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Libération : A Lille, double recours contre la victoire de Martine Aubry

Les deux listes LREM et EE-LV battues au second tour ont déposé des réclamations au tribunal administratif de Lille. Elles pourraient mener à l’annulation du scrutin.

A Lille, l’élection de Martine Aubry à la tête de la ville est doublement contestée. Les deux listes rivales, celle de Violette Spillebout, LREM, 20,59% des suffrages, et surtout celle de Stéphane Baly, EE-LV, distancée seulement de 227 voix au terme du second tour, à 39,41%, ont déposé un recours vendredi. Les écolos ont hésité, avant d’annoncer finalement leur décision via un communiqué de presse vendredi peu avant 18 heures. Au moment même, où, dans le grand hall de l’hôtel de ville, Martine Aubry, 40% des voix, ceignait pour la quatrième fois l’écharpe tricolore de maire de Lille. Avec un lapsus remarqué lors de son discours, lorsqu’elle a voulu rendre hommage aux maires «qui lui ont succédé». Précédé, souffle-t-on dans les rangs de ses conseillers municipaux. «Qu’est-ce que j’ai dit ?» demande-t-elle, sourcil froncé. Ils ont été quelques-uns dans l’opposition à y voir une préoccupation actuelle d’Aubry, la préparation de sa suite.

Les Verts ont choisi d’aller au recours, principalement à cause de signatures d’électeurs sensiblement différentes entre le premier et le deuxième tour. Pour ces municipales, il y a eu deux registres d’émargement, alors que d’habitude, les électeurs signent sur la même ligne pour les deux scrutins. «La mairie nous a expliqué que pour intégrer les électeurs ayant atteint 18 ans entre les deux tours, il était plus simple de faire un autre registre», précise le porte-parole d’EE-LV à Lille, Dominique Plancke. Il évalue à quelques dizaines les paraphes dissemblables d’un livre à l’autre. «Les gens ont peut-être décidé de changer de signature pendant le confinement ?» ironise-t-il. Plus sérieusement, il pointe «un contrôle d’identité altéré», avec le port du masque obligatoire et des cartes d’identité présentées à distance, autant de précautions sanitaires, mais aussi l’impossibilité pour les assesseurs de confronter les signatures des deux tours.

Libération du 4 juillet