Un port de plaisance métropolitain, demain, sur les communes de Lille et de Lomme
Expression du collectif FAIRE RESPIRER LOMME et FAIRE RESPIRER LILLE (BOIS-BLANCS) à l’enquête publique (dite “Loi sur l’Eau”).
Dans le cadre de la préfiguration d’un port de plaisance sur la Gare d’eau de Lille-Lomme, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) a ouvert le 16 novembre 2020 une enquête publique (en lien avec une procédure en vue d’obtenir une autorisation environnementale). Les Lillois et Lommois sont ainsi consultés essentiellement sur le volet écologique et particulièrement sur la gestion des eaux.
Les aspects techniques de cette enquête publique vont bien au-delà de la question de l’aménagement du secteur. Conscients de ne pas inscrire totalement cette contribution dans l’objet de l’enquête publique, les élus FAIRE RESPIRER LOMME et FAIRE RESPIRER LILLE ont toutefois souhaité saisir l’opportunité de cette enquête publique pour: – s’exprimer sur le sujet de la Gare d’eau, faute d’autres circuits de concertation citoyenne… – partager leur vision du projet de la Gare d’eau – pris dans son ensemble, sans “saucissonnage” – avec les instances en charge du projet ainsi qu’avec les Lommois et les Lillois, notamment du quartier Bois-Blancs. |
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“Le projet s’inscrit dans le cadre général de l’aménagement du secteur compris entre la presqu’île Boschetti et la Gare d’eau de Lomme, élargi aux silos du Marais de Lomme, à la “Pointe Méo” des Bois Blancs et au “Bras de Canteleu”.
Les emprises concernées par le projet faisant l’objet de la demande d’autorisation environnementale concernent :
- Le bassin de la gare d’eau
- La jetée,
- La place Méo,
- La rue du Quai de l’Ouest.
Le projet consiste à remettre dans un état optimal d’utilisation par les usagers, l’ensemble des équipements liés à l’utilisation de la halte nautique et des emprises périphériques.
Il vise notamment à valoriser l’espace de transition entre le centre urbain et le canal de la Deûle (ci-après le “Projet”).
La lecture du dossier d’enquête pour la mise en œuvre du Projet appelle plusieurs remarques de FAIRE RESPIRER LOMME et FAIRE RESPIRER LILLE.
I – Sur la protection de l’environnement, la faune et de la flore
En prenant connaissance de l’exposé des travaux nécessaires à la mise en oeuvre du Projet et notamment du déplacement des sédiments, nous craignons que leurs impacts mettent en danger ou a minima perturbent la vie des espèces florales et animales (poissons, canards, poules d’eau, oiseaux, chauves-souris, etc.) présente sur le plan d’eau et les berges de la Gare d’eau.
Nous sommes en ce sens, et afin de limiter au maximum les impacts négatifs, extrêmement favorables à la consultation des associations et acteurs locaux de la défense de la biodiversité.
II – Sur le risque de surminéralisation du secteur
La Gare d’eau représente un espace naturel et sauvage gage de biodiversité, mais aussi d’espaces verts. Nous pensons qu’au regard de l’aménagement très minéral de cette zone, notamment avec la place Méo et son extension, il conviendrait de veiller à favoriser autant que possible un aménagement “vert” avec la multiplication de la présence d’arbres, de fleurs et de végétaux de sorte à conserver au maximum ce “poumon vert et bleu” lillois-lommois.
III – Sur le respect de la vie des habitants du quartier et des bateaux logements
III – 1. Sur l’augmentation de l’offre d’amarrage et la propreté de la zone
Le Projet se traduit par une augmentation qualifiée de “progressive” de l’offre d’amarrage. Les conséquence de cette augmentation réside dans les conditions et modalités de mise à disposition de ces équipements.
S’agissant de l’amarrage de longue durée – Selon nous, cette augmentation d’amarrages pourrait engendrer une surpopulation de ce secteur passant ainsi d’un cadre de vie et de promenade calme et paisible pour les habitants des bateaux et les Lillois du quartier “Bois-Blancs” et Lommois du quartier “Marais” à une zone d’habitation à plus forte densité.
S’agissant d’un amarrage de courte durée – La création d’une halte nautique impliquant la mise à disposition d’équipements d’escale pour de courts séjours, sachant que seul un petit nombre d’embarcations en transit ne pourra être accueilli (maximum 8), que le stationnement n’est possible que pour une durée limitée (maximum 48h), représente pour nous une opportunité pour le tourisme fluvial et les conséquences économiques en découlant pour le quartier.
III – 2. Sur la propreté et la lutte contre la pollution de la zone
Inévitablement, la densification même ponctuelle de la population dans la Gare d’eau implique la mise en place d’un dispositif efficace de collecte et gestion des déchets. Ainsi, des containers de tri sélectif devraient être proposés en tenant compte de cette évolution sans pour autant “défigurer” le paysage.
Par ailleurs, nous souhaitons attirer l’attention des instances métropolitaines sur le risque de pollution du sol et des eaux en l’absence de dispositifs
III – 3. Sur l’attractivité de la Gare d’eau et la problématique du stationnement
Les quartiers “Bois-Blancs” et “Marais” rencontrent, indépendamment du Projet, des difficultés dans la gestion du stationnement (pas assez de places de stationnement). Notre crainte réside dans les conséquences de l’attractivité de la Gare d’eau postérieurement à la réalisation du Projet doublées d’une réduction du nombre de places actuelles de stationnement. En effet, l’accessibilité à la Gare d’eau, en l’absence d’accès “mobilité douce”, impliquerait une aggravation des difficultés de stationnement, outre la problématique de la pollution par ces véhicules, dans ces quartiers.
Afin d’éviter ces difficultés, nous proposons de dissuader les visiteurs de la Gare d’eau d’utiliser leurs véhicules pour se rendre à la Gare d’eau en leur proposant (par la création) plusieurs voies de mobilité douce (vélos, trottinettes, etc.) continues, sécurisées et végétalisées quasiment “du domicile au loisir” ainsi que des parkings à vélos, trottinettes, etc.
Le Projet ne constituerait-il pas une opportunité pour assurer, via la mobilité douce, la liaison en amont entre les villes de Loos, Haubourdin, Sequedin, le Marais de Lomme, la Citadelle et l’hypercentre de Lille et étudier l’installation d’une station V’Lille supplémentaire dans le secteur ?
III – 4. Sur le développement de la vie culturelle, sportive et économique
Le Projet appellera un développement de la vie culturelle, sportive et économique de la Gare d’eau. Toutefois, ces développements ne sont pas toujours facilement compatibles avec les objectifs de préservation de la faune, flore et de vie des habitants (sur l’eau) de la Gare d’eau pour les raisons ci-avant évoquées.
En revanche, sous réserve du nettoyage et de la dépollution de ces zones, la Gare d’eau peut s’appuyer sur les espaces et friches qui la jouxtent pour implanter des équipements et structures telles qu’une friche gourmande proposant tant aux habitants des quartiers de Lille et de Lomme des espaces pour se détendre, se restaurer, pratiquer du sport. Les commerçants et producteurs locaux pourraient y avoir des stands éphémères pour proposer à la vente leurs produits.
Pour ce faire, il conviendrait de “désengorger” la Gare d’eau et de la relier à ces espaces de loisirs au moyen de voies de mobilité douce qui soient également sécurisées (sol et éclairage), végétalisées et continues. Et sur ce point, nous attirons l’attention des instances métropolitaines sur la nécessité d’un embellissement de l’ensemble de la zone du Projet de de ces extensions (parcs et friches de loisirs) et non par “petits bouts”, “méthode” trop coutumière des bords de la Deûle.
Sachant que cette vision et cette extension du Projet nécessitent l’intervention de plusieurs acteurs publics et administrations, nous plaidons très favorablement pour un dialogue et une coopération entre ces interlocuteurs (l’Etat (Voies Navigables de France), la MEL, les villes de Lille et de Lomme), mais aussi pour une concertation et une information continue des habitants du secteur de la Gare d’eau.
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FAIRE RESPIRER LOMME et FAIRE RESPIRER LILLE
Pour toute question, contactez Victoria Godefrood-Berra, Présidente du groupe communale FAIRE RESPIRER LOMME au 03.20.49.57.72