C’est un fait, notre environnement est chargé de substances chimiques étrangères à l’organisme comme le fameux Bisphénol A de nos biberons, les conservateurs, les plastiques et autres pesticides. On en trouve partout dans l’air, l’eau, les produits ménagers, l’alimentation… En bouleversant les hormones dans les organismes, ces perturbateurs endocriniens détériorent la santé des humains et des écosystèmes. Les scientifiques décrivent des altérations de la croissance, de l’humeur, du sommeil, du poids, notamment chez les enfants, même à faible dose. N’en déplaise aux sceptiques, l’OMS les tient pour cause majeure des maladies chroniques les plus communes comme les cancers ou l’asthme et en a fait une grande cause mondiale.
Alors cette charte Territoires Sans Perturbateurs Endocriniens que Lille va signer, après plus de 200 communes, c’est vraiment une excellente nouvelle, et nous vous remercions. Nous avons confiance car le réseau environnement santé, qui porte cette charte, ce sont vraiment des initiatives solides sur les territoires.
Cette charte, précisément ses engagements n°2 et 5 doit vous conduire à être plus clairs sur la question de l’alimentation à l’école.
D’abord, nous ignorons toujours comment vous comptez faire pour tenir votre promesse électorale du tout bio et local en 2026. Je n’y reviens pas ce soir.
Je préfère m’arrêter sur la question du plastique dans les cantines. Zéro plastique, vous l’avez annoncé Mme Aubry fin 2018 : suppression totale du plastique dans les 42 restaurants scolaires d’ici 2020, voilà ce que vous aviez dit.
Alors oui la vaisselle en plastique à l’école a bien été supprimée mais la question des barquettes, ces contenants jetables, à réchauffer, qui acheminent partout dans les écoles de Lille les plats préparés en cuisine centrale demeure.
Je lis que 50 % des conditionnements ,à Lille, sont désormais en cellulose végétale et pour le reste, des alternatives aux barquettes alimentaires plastique, qui nous le savons, relarguent des perturbateurs endocriniens sont, je vous cite “toujours à l’étude”.
Nous savons le sujet complexe. D’ailleurs la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, annoncée en 2018 et qui prend de l’ampleur dans le cadre du plan gouvernemental Santé – Environnement met le paquet sur la recherche appliquée.
Nous attirons ce soir l’attention du conseil sur ce que la revue POUR LA SCIENCE appelle l’illusion des barquettes en bioplastiques, à base de bambou, cellulose et autres puisque ces bioplastiques restent une source majeure d’exposition à de multiples composés. Or la charte est claire : interdiction à terme de l’usage de matériels pour cuisiner et chauffer les repas contenant des perturbateurs endocriniens.
Notre question est donc où en êtes-vous de vos réflexions et irons-nous finalement, en prenant bien en compte les conditions de travail dans les cantines, vers des barquettes vraiment sécurisées et vraiment durables, comme l’a fait, en réintroduisant les barquettes en inox, la ville de Strasbourg ?
D’avance, nous vous remercions.