Madame le Maire, chers collègues,
C’est vrai, le préfet fait procéder à l’évacuation de bidonvilles. Tout récemment des terrains occupés illégalement à Lille en application d’une décision de justice. On parle concrètement des 141 occupants du bidonville sur la parc des “Pyramides” face à la citadelle de Lille, en bord de Deûle.
Les élus Europe Ecologie les Verts nous proposent ce soir de nous associer à un texte très à charge contre l’Etat et la justice, très politique et à notre avis pas à la hauteur de la complexité du sujet. Evidemment que c’est absolument terrible pour des gens qui vivaient là parfois depuis plus de 4 ans. C’est un stress immense que de devoir se projeter ailleurs.
Mais votre texte est silencieux sur le fait que ces occupations sont illégales, que les conditions de vie sont indignes, dangereuses (avec des risques sanitaires et d’incendie avérés) particulièrement pour les enfants. Comment peut on se satisfaire d’un statut quo ! Alors oui, l’Etat, en partenariat avec la ville, a fermé ce bidonville.
L’État a cherché à proposer une solution d’hébergement durable à une majorité de ces personnes. Chacun a fait l’objet d’un diagnostic social réalisé par une association mandatée par l’État : aux derniers décomptes, 106 personnes dont 42 mineurs se seraient vus proposer une solution d’hébergement durable adaptée à leur situation. Une poignée de personnes ont été emmenées au commissariat. Chaque situation est regardée individuellement. Les familles bénéficient d’un accompagnement renforcé, en particulier en matière d’insertion professionnelle, de scolarisation des enfants que nous défendons de toutes nos forces, et de suivi sanitaire afin de les inscrire dans un parcours d’intégration et les aider à accéder, à terme, au logement et à l’emploi.
Je ne dis pas qu’’à date tous ont trouvé une solution, je ne dis surtout pas que nous sommes pour les expulsions sèches, c’est pour cela que sans le rejeter complètement, nous nous abstenons sur votre texte. Dans la métropole il y aurait environ 1 140 personnes vivant dans une centaine de squats et 25 bidonvilles, il leur faut des actions concrètes, pas de la récupération politique. Résorber les bidonvilles ce n’est pas les laisser ouvertes, c’est « agir en les encadrant et en travaillant le plus tôt possible à l’accompagnement des personnes vers la sortie », en « alliant à la fois programmes d’insertion et respect des lois de la République et du droit au séjour. Nous appelons ce soir au dialogue entre la préfecture et tous les acteurs concernés.
Je vous remercie.
Ingrid Brulant