Intervention d’Ingrid Brulant, conseillère municipale et métropolitaine à Lille
Madame le Maire, chers collègues,
Permettez moi d’abord d’exprimer notre immense tristesse et notre compassion à toute la communauté scolaire d’Arras, aux proches du professeur assassiné et des 2 blessés. Notre cœur est lourd face à une telle tragédie. Avec cela en tête, je voudrais revenir sur l’une des priorités absolues de cette rentrée scolaire 2023 la lutte contre le harcèlements entre enfants. La Première ministre vient de présenter un plan inédit de lutte contre le harcèlement à l’école et en ligne. Si l’école et les enseignants sont en première ligne, c’est avec une mobilisation générale de l’ensemble des acteurs que nous pourrons mener efficacement le combat, c’est pr cela qu’il me semblait indispensable qu’on en parle ce soir en conseil municipal. Familles, Educateurs, forces de l’ordre, magistrats, soignants, élus locaux, agents de la ville, acteurs associatifs, plateformes digitales.. il faut qu’on soit tous mobilisés.
On parle 2 enfants par classe en moyenne.
Trop souvent réduit à de simples « querelles d’enfants », il s’agit d’un fléau délétère, parfois meurtrier, qui est désormais démultiplié par les réseaux sociaux, ne laissant ni répit, ni refuge aux jeunes victimes. Si le harcèlement scolaire a toujours existé, la grande différence aujourd’hui, c’est que le harcèlement ça n’est plus qu’à l’école, il s’invite soirs et week-ends à la maison, sur l’écran du téléphone portable.
Si les pays nordiques et notamment la Norvège sont plus avancés que nous, c’est entre autres parce qu’ils ont eu à faire face à des drames épouvantables et médiatisés dans les années 80. En France la prise de conscience a été malheureusement plus tardive, mais maintenant les choses sont claires. Le harcèlement tue, et quand il ne tue pas, ce que ces enfants vivent est inadmissible.
Chaque élève de France a le droit d’être heureux à l’école. Il faut que la peur change de camp. Chaque élève lillois a le droit au bonheur.
Depuis plusieurs semaines des centaines de témoignages sont rendus public et nous devons écouter, comprendre ces enfants, mais surtout agir pour les protéger. A la rentrée de septembre, dans l’académie de Lille pas moins de 101 dossiers pour « harcèlement » étaient ouverts et en cours de traitement.
Nous devons tous mieux accompagner la libération de la parole des enfants harcelés. C’est donc avec de l’humain que nous combattrons ce fléau. Notre académie de Lille a renforcé son pilotage sur le champ de la lutte contre le harcèlement avec les recrutements récents d’un Directeur de cabinet adjoint vie scolaire, de référents harcèlements, sans oublier les Equipes Mobilité et Sécurité ce sont 37 personnes, les équipes Valeurs de la République : 18.
Je voudrais insister sur les mesures qui viennent d’être annoncés :
- Une formation pour tous les personnels en contact avec les enfants, pas seulement les personnels des écoles
- Un dispositif harmonisé de prise en charge des plaintes de victimes par l’Office des mineurs
- Le changement d’établissement de l’élève harceleur
- L’exclusion pour 6 mois à 1 an du réseau social sur lequel le harcèlement a eu lieu
- La confiscation du téléphone portable de l’élève harceleur par un juge en cas de harcèlement répété
- Un accès enfin facilité à des séances chez le psychologue pour la victime
Je rappelle à tous les Lillois jeunes et moins jeunes le numéro de téléphone pour le harcèlement : le 3018 et je vous remercie de votre attention pour faire bouger les lignes d’un sujet qui appelle l’attention de tout le monde.
Je vous remercie.