Intervention de Vanessa Duhamel, Conseillère municipale et métropolitaine à Lille, Cheffe de file du MoDem Lillois
À l’approche des Jeux Olympiques et des grands mouvements de population qu’ils vont entraîner, les pouvoirs publics ont depuis quelques mois entrepris de lutter contre la multiplication des infestations de logements par la cimex lectularius, dont le rapport d’expertise de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publié en juillet dernier a démontré qu’elle avait infecté 10% des foyers français entre 2017 & 2022, pour un coût économique d’ 1,4 milliards d’euros, supporté par les ménages concernés, dont les revenus modeste ne permettent souvent pas de supporter un tel fardeau.
Aujourd’hui, un tiers des contaminations proviennent de proches ou de voisins, plus de 20% sont dues à l’installation dans un logement déjà infecté, et un peu plus de 50% à un voyage ou l’achat d’un produit de seconde main.
La question de l’efficacité de la désinfection des lieux contaminés se pose également : les punaises de lit ont développé une résistance aux insecticides, les souches mutent et deviennent de plus en plus difficiles à combattre ; un rapport médical rédigé au sein de l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine Saint-Denis) a démontré que 90% des punaises de lit sont désormais insensibles à des produits dont l’usage est qui plus est néfaste pour l’environnement et la santé des utilisateurs.
Les plus grands dommages causés par la punaise de lit sont en réalité matériels, par le coût du traitement, et psychologiques, par les troubles occasionnés aux habitants des logements infestés. Prévenir valant toujours mieux que guérir, nos concitoyens doivent être sensibilisés aux gestes protecteurs, et utilement orientés en cas de présence attestée ou simplement soupçonnée dans leur habitation.
Certains mouvements politiques ont cru devoir reprocher aux pouvoirs publics une carence à agir alors même qu’ils avaient, dès la Loi ELAN (Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique) du 23 novembre 2018, modifié la notion de « décence » des logements locatifs afin de responsabiliser les bailleurs.
Cependant, le bailleur n’est responsable de la décence qu’en l’absence de comportement fautif du locataire en cours de bail ; d’où l’importance de sensibiliser les locataires aux gestes adéquats. Qui mieux que les communes sont à même, en s’appuyant sur les réseaux associatifs et les centres sociaux, d’aller au plus près de nos concitoyens parfois les plus éloignés de l’information publique pour les informer et former utilement ?
De même, il a été constaté de nombreuses infestations par le truchement des encombrants déposés par les personnes victimes de punaises de lit lorsqu’elles vident leur logement ; il est indispensable de veiller quasiment au cas par cas sur ces situations. Seules les collectivités locales en ont la capacité, par leur proximité intime avec leurs habitants.
Au vu de ce qui précède, la commune de Lille s’engage à étudier les moyens matériels et humains qu’elle est susceptible de pouvoir mettre en œuvre, dans la limite de son champ de compétence, pour sensibiliser la population par une campagne de prévention du fléau des punaises de lit, et aux bonnes pratiques à adopter lorsqu’on est infesté, pour en limiter la propagation.