Madame le Maire, chers collègues ;
Nous nous sommes étonnés du critère de « bonne foi » retenu pour exonérer le déposant des frais d’enlèvement d’un dépôt sauvage ; sa probable insolvabilité, conséquence de sa minorité d’âge, eût paru plus adaptée, car si l’âge peut exonérer de responsabilité pénale, il ne vaut pas présomption de « bonne foi ».
Ce préalable évoqué et en lien avec le dépôt dit sauvage, me revient en mémoire notre courtois échange en conseil municipal du 9 octobre 2020, à l’occasion duquel j’avais déploré l’état d’un nombre certains de nos lieux publics. Me répondant alors, vous m’aviez soupçonnée de dénigrer les agents municipaux, vieille technique rhétorique dispensant de répondre au fond, d’user « de la technique du chassepot », fusil qui rappelons-le a la particularité de se recharger couchée – ce que je pratique peu face à l’opposition, avant de me donner rendez-vous à 18 mois lorsque les contrats de nettoiement auraient été renégociés.
46 mois se sont écoulés sans que vous ne vinssiez au rendez-vous et telle Sœur Anne je n’ai rien vu venir et je crains fort que mon vieux fusil ne vienne à s’enrayer à l’image de l’onglet https://encombrantssurrendez-vous.com/ vers lequel dirige le site internet de notre commune… et qui est inaccessible à l’internaute confronté à un message d’erreur.
Où en sommes-nous ? A vue de citoyen comme d’élu d’opposition, de cycliste comme de piéton, de résident comme de visiteur, la propreté urbaine n’a guère progressé dans les deux décennies de votre gouvernance municipale.
Certes, et ma collègue l’a souligné le 13 octobre dernier, les comportements citoyens se sont probablement dégradés sans qu’il soit aisé de déterminer les causes morales des incivilités que l’on sent se multiplier. Mais il appartient à notre collectivité de former autant que faire se peut et surtout d’informer efficacement afin que nul n’ignore comment agir civilement.
Les spécialistes de la propreté urbaine le savent, il existe des cercles vertueux comme des spirales infernales ; si nous voulons attendre de nos concitoyens qu’ils respectent leur cadre de vie, nous devons leur offrir un écrin décent et les moyens de le préserver.
Où en sommes-nous des tags récurrents notamment dans le passage de la place du Lion d’Or à la rue des Arts , je pense également à ceux de la rue des Tanneurs, de la rue Inkermann pour ne citer qu’elles.
132.000 € d’augmentation d’enveloppe du marché d’effacement des tags annoncé sur le budget 2024 ne suffiront pas à rattraper le retard pris en la matière.
Au mi-temps du 4ème mandat de Mme le Maire, je vous remercie de bien vouloir faire connaitre à notre conseil ce que vous pensez être votre bilan en matière de propreté, et ce que demeurent vos perspectives en une matière qui intéresse directement et quotidiennement nos concitoyens : où en est-on, notamment, des « correspondants propreté », du dispositif « Allô propreté », de la mise en place de « la police du cadre de vie » annoncée dès 2020 ?
Je vous remercie.