Conseil Municipal

Mineurs non accompagnés

Conseil municipal du 11 octobre 2024

Intervention d’Ingrid BRULANT, Conseillère métropolitaine et municipale Faire Respirer Lille

Mineurs non accompagnés à Bois-Blancs

Nous sommes bouleversés, catastrophés de ce qui se passe exactement 3 km d’ici. J’ai écouté avec beaucoup d’émotion ces témoignages des jeunes exilés que vous que vous nous rapportez, Arnaud Taisne (Maire du quartier des Bois Blancs). Ils sont environ 70 jeunes migrants à camper ce soir dans ce parc près de la Deûle. Cette nuit, il va faire 6° sous la tente. Je porte et tout notre groupe Faire Respirer Lille porte le principe d’une solidarité inconditionnelle envers les personnes en grande précarité, quelle que soit leur origine.
Malgré l’élan de solidarité des habitants, des paroisses, des associations, des restaurateurs du Lille Street Food Festival, que nous saluons, nous sommes 100 % d’accord avec la majorité municipale de Lille et le groupe des élus Verts,  qu’ils logent là comme ça depuis des mois c’est une violation manifeste de la dignité humaine.

Qui peut vouloir vouloir cela pour eux ? Les laisser s’installer là, je n’ai pas peur de le dire, c’est de la solidarité mal placée.

S’ils sont mineurs ils n’ont rien, mais alors rien à faire sous une tente : ils sont pris en charge par la protection de l’enfance, par les équipes du Département du Nord (avec les difficultés qu’on connaît, avec leurs chiffres qui explosent). Mais s’ils sont majeurs, ce sont les règles de l’asile et de l’hébergement d’urgence qui s’appliquent.

Dans ces tentes, les services du département que nous avons interrogés hier soir ont été clairs : tous ont été évalués adultes ou se sont vu proposer un rendez-vous pour une évaluation et n’ont pas pu s’y rendre. Donc s’il devait y avoir qu’un seul jeune non évalué sur ce camp (dont on n’a pas encore évalué la minorité ou la majorité) il doit être, nous sommes tous d’accord au conseil municipal Lille, être pris en charge par le département qui d’abord le mettra à l’abri, puis procéder aux vérifications.

Là où tout se compliqué – c’est déjà très très compliqué ! – c’est que ces jeunes évaluées majeures expriment, eux, qu’ils sont mineurs, et donc – et c’est leur droit ! – font un recours en minorité. Alors… Qui a la responsabilité pendant ce temps de recours ? C’est toute l’ambigüité ! Évalués majeurs ils ne relèvent plus de la protection de l’enfance et des foyers pour enfants, mais se disant mineurs ils ne peuvent pas être accueillis par l’État. Un sujet complexe ! Notre compréhension c’est qu’il a un trou noir, ici, et je ne crois pas que tirer à boulets rouges sur nos partenaires principaux que sont le Département du Nord et le Préfet n’arrange quoi que ce soit. 

Peut-être faut-il demander aux Parlementaires membres de ce conseil municipal*de se saisir de ce sujet de la responsabilité de l’hébergement effectif le temps du recours juridique, qui reste flou.

Parce que si ce n’était pas flou, tous les acteurs ne se rejetteraient pas la balle et nous n’aurions pas 70 jeunes dehors. Ce statu quo au camp des Bois Blancs doit cesser pour ces jeunes exilés et chacun doit être à la hauteur de l’enjeu.

Je vous remercie

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