Conseil municipal du 28 avril 2025
Motion Armement PM
Monsieur le Maire, Chers collègues,
Ce soir, je présente une nouvelle fois une motion pour l’armement de notre police municipale. C’est la quatrième fois. Et je ne lâcherai pas. Parce que l’urgence ne faiblit pas. Parce que les faits s’accumulent. Et parce que les Lillois nous demandent, avec gravité, de faire face.
Ils nous parlent de leur quotidien, de ce sentiment d’abandon qui gagne. De leur inquiétude croissante devant les violences répétées aux abords des gares, dans les rues de Wazemmes, à Fives, à Moulins, ou encore dans le secteur Masséna-Solférino. Autant de lieux de vie devenus des zones de tension.
Ils nous disent ce que vous ne voulez pas entendre, Monsieur le Maire.
Et surtout, ils ne sont pas les seuls. Ce sont nos policiers municipaux eux-mêmes qui alertent. Ceux qui, chaque jour, patrouillent dans nos rues. Ceux qui subissent les agressions, les menaces, les regards haineux. Ceux à qui vous refusez obstinément les moyens de se défendre.
Lille n’est pas une exception. Elle est une grande ville, au cœur d’une métropole transfrontalière. Les trafics, les armes, la délinquance, la menace terroriste : nous y sommes confrontés de plein fouet.
Et pendant ce temps, partout en France, les lignes bougent.
À Saint-Nazaire, le maire socialiste David Samzun a eu le courage de revoir sa position. « En conscience, je me dis qu’il faut y aller », a-t-il déclaré après avoir écouté ses agents, après avoir constaté que les risques étaient devenus trop importants pour qu’on continue de tergiverser.
Saint-Nazaire, une ville dirigée par la gauche, qui rejoint de nombreuses autres communes – y compris de l’agglomération nantaise – dans une dynamique de montée en gamme de leur police municipale. Armement létal, caméras-piétons, effectifs renforcés : elles font le choix de la responsabilité. Celui de la protection des agents, celui de la sécurité des habitants.
Et ici ? Rien. Silence. Dogmatisme. Immobilisme.
Vous avez dit lors du précédent Conseil que vous étiez à l’écoute des commissaires de police nationale. Mais vos propres policiers municipaux ? Ceux qui arpentent nos rues ? Vous les ignorez. Pire : vous refusez d’entendre leur cri d’alerte.
Je le redis ici : la sécurité n’est pas une posture politique. Elle n’est ni de droite, ni de gauche. Elle est une exigence, un devoir. Et elle commence par une chose simple : protéger ceux qui nous protègent.