Madame le Maire, Chers collègues,
Permettez moi avant toute chose de saluer mes collègues Ali Violette et Nicolas absent ce soir puisque nous sommes en jauge réduite pour cause de Covid, ils ont pleinement participé à préparer nos prises de position ce soir.
Un petit coup d’œil dans le rétroviseur C’était le 3 février, au Conseil communal d’Hellemmes. Mon collègue élu, Florian Thieffry, posait une question orale pour proposer qu’Hellemmes candidate à l’accueil de plusieurs conseiller(s) numérique(s) France Services sur son territoire. On lui a dit que c’était une bonne idée, qu’on allait lui répondre par écrit.
Finalement, pas de réponse, mais deux mois après, nous avons ce soir ce vote visant à valider le recrutement de 8 conseillères et conseillers numériques ; 2 pour la Bibliothèque municipale, 1 au pôle Vie Citoyenne et Démocratie Participative, 2 à Hellemmes et 3 à Lomme.
Nous voterons pour. Et nous espérons que ce n’est qu’une première d’une longue série. Aujourd’hui encore, des milliers de Lillois sont mal à l’aise avec ces usages et souffrent d’illectronisme. Des personnes en recherche d’emploi n’ont pas accès aux outils, nous l’avons bien vu en décembre, lors de notre collecte de matériel remise aux associations. Accéder aux outils numériques c’est essentiel pour échanger avec des proches, se cultiver, se divertir, télétravailler, suivre la scolarité de ses enfants.
Actuellement, le gouvernement investit massivement (250 millions d’euros) pour agir aux côtés des communes en faveur du numérique pour tous. 4.000 conseillers numériques France Services vont être recrutés, formés et déployés sur le terrain, pour des ateliers d’initiation au numérique : publier son CV, acheter ou vendre un objet en ligne, protéger ses données, faire ses démarches administratives. L’État prévoit des kits d’inclusion numérique attractifs, accessibles, mis à disposition dans les lieux de vie, les bibliothèques, centres sociaux, mairies, associations.
Vous savez bien que nous n’aimons pas critiquer pour critiquer mais là franchement je m’étonne que la Ville de Lille ne recrute que 3 conseillers numériques !
Dans la délibération que vous portez, Monsieur Oural, vous soulignez vous-même l’importance des 9 Cyber Espaces qui accompagnent les Lillois dans la découverte des cultures numériques. Pourquoi ne pas doter chacun d’au moins un conseiller numériques ? C’est financé par l’Etat pendant 2 ans, et c’est aussi une formidable opportunité pour des jeunes de trouver un travail plein de sens, assorti d’une formation pour trouver un emploi durable au bout des deux ans.
Lille a 9 médiathèques, et 2 maisons folies. Là bas aussi pourquoi pas au moins un conseiller dans ces lieux de culture et d’apprentissage ? Même proposition pour le bibliobus qui peut aussi en itinérant aller au devant des habitants.
Vous pouvez aussi mettre en place une force de frappe pour aider les associations lilloises à recruter des Conseillers Numériques, les aider à monter leur dossier. Il y a tant à faire. Avec un plan d’action plus poussé, c’est 50 jeunes qui auraient pu trouver une issue professionnelle et prendre une mission de conseiller numérique. Pourquoi pas en imaginant un parrainage par des entreprises installées à Euratechnologies, notre fleuron local. Je suis sure que nombre d’entre elles seraient partantes pour s’investir dans des actions solidaires. En tant qu’administratrice d’Euratechnologies, je vous y aiderai volontiers, cher collègue.
Je termine sur un point financier, une perte de chance, à notre avis
Dans la délibération sur les subventions pour les médiateurs des Cyberespaces, notre groupe s’étonne de voir en 2021 votée une subvention de plus de 150 000 euros, sur le budget municipal, pour financer “ le coût brut chargé d’un demi équivalent temps plein pour un poste de médiateur numérique qualifié.” Cette subvention ne remplit-elle pas le même objet que le recrutement de conseillers numériques ? Il nous semble qu’avec plus de conseillers numériques, il y aurait de quoi dégager des marges de manœuvres dans les budgets de ces cyber-espaces qui auraient ainsi plus de moyens pour accompagner les centres sociaux. Il faut leur donner les moyens de s’engager plus fort dans l’accompagnement des jeunes à l’emploi, sujet criant de la sortie de crise sanitaire. Chers collègues, le groupe Faire Respirer Lille est à votre disposition pour aller plus vite contre la fracture numérique.