« Ce modèle ne s’est pas renouvelé depuis dix ans, ni réinterrogé sur sa capacité à emmener les participants vers une dynamique d’échanges. Le dernier thème (Renaissance) est à ce propos très intéressant. Il prouve que l’on peut faire soi-même avec d’autres et peu de moyens. Remettre en cause n’est pas adopter une position binaire de pour ou contre. La culture n’est jamais trop chère, c’est ce qui fait société… » Lise Daleux, adjointe EELV à la ville de Lille et conseillère communautaire, pose les bases du débat qui se fait jour. « Cette structure n’a pas d’équivalent en France », lui répond Didier Fusillier qui reste « ouvert à toute réflexion » à condition de ne pas oublier la première des évidences : « le succès » de l’événement.
Lise Daleux convient que « quelque part, les choses ont un peu bougé avec la collaboration des quartiers (exemples agriculture urbaine) mais qu’après dix ans, Lille3000 emmène avec elle la question de la renaissance de son modèle. La politique culturelle ne peut se résumer à cet événement. Il faut s’interroger sur un modèle coopératif culturel à la place d’un seul gestionnaire ».
« La manifestation donne l’image d’une ville en mouvement, tonique, généreuse qui permet de sortir de la crise par la culture », souffle Didier Fusillier.
Quel équilibre ?
Encore convient-il d’accorder ses violons sur cette notion. C’est le cœur du débat qui frappe Lille3000. Didier Fusillier propose de trouver un équilibre entre un « fond participatif » et l’œil d’experts capables d’éveiller la curiosité du public lors d’expositions fortes, et qui sait les consciences, par la pertinence de leurs choix. Si les deux parties reconnaissent une priorité à la culture, le débat prend une autre dimension dans un contexte de restrictions budgétaires et au moment où les pouvoirs publics peinent à s’accorder sur le financement de la prochaine édition. La conférence dite « de bilan » et qui tarde entre la MEL et la ville de Lille s’annonce, à ce propos, très significative.
