CULTURELILLE 3000

VdN : Les déboires du « petit poucet » Hybride face à l’appétit de « l’ogre » Lille3000

Christian Decocq

Ça devait arriver. Le choc des extrêmes s’est produit vers 20h, au moment d’aborder les subventions aux associations culturelles. Un télescopage entre le ciné associatif en péril de la rue Gosselet. L’Hybride, et le bras armé de la politique événementielle de la ville, Lille3000. Au premier, 7 000€ par an. Au second. 1,9 million … 

Sur Lille 3000. Christian Decocq a « évolué ». Le chef d’Union pour Lille (opposition, droite) reconnaît le rôle « fondamental » de cet outil « marketing » pour le « rayonnement de la métropole ». Mais l’ancien député veut aussi « mettre en relief ces sommes considérables » avec celles, autrement modestes, qui occupent L’Hybride. « Ce lieu, c’est le ciné-club de ma jeunesse à la mode branchée et alternative ». s’enthousiasme Decocq. Mais les ciné-clubs sont morts. Et L’Hybride, tenu à de coûteux travaux d’insonorisation, craint de subir le même sort. Or la mairie (et la Région) refusent de financer des travaux au motif que l’association n’est que locataire. Un obstacle que Decocq croit surmontable pour peu que la municipalité mobilise ses ressources techniques et financières. 

Isabelle Baert prend moins de gants. L’opposante (non inscrite) fustige la conception trop gourmande de la ville et s’interroge : “Tout le monde aime les lapins roses (mascotte de l’édition 2012 de Lille3000), mais ne faut-il pas accompagner les associations existantes, qui tissent le lien social ?” L’Hybride, insiste-t-elle, dénote des difficultés à vivre à l’ombre d’un géant”. Comme UPL, comme Les Verts, elle s’abstient sur la subvention à Lille3000. Je veux que nous aidions l’Hybride, mais des soirées en pleine ville, c’est pas possible”, rétorque Martine Aubry, soucieuse des nuisances sonores, des plaintes, des pétitions”. Surtout martèle le maire, “On ne peut pas mettre l’argent des Lillois dans ce qui ne nus appartient pas”. Étrange. En 2005, la mairie réalisait 240 000€ de travaux au Tri Postal, haut lieu de Lille 2004. À ce jour, ce bâtiment est toujours la propriété de Réseau ferré de France…

Sébastien Bergès pour la Voix du Nord 07/02/2012