Madame le Maire, chers collègues,
Je vais vous être agréable ce soir. Je vais vous permettre d’avoir l’unanimité entre vous, Lille Verte et Lille en Commun réunies, la Nupes Lilloise.
Car vous vous en doutez, nous ne prendrons pas part à un vote qui se base sur un plaidoyer raccourci, caricatural et mensonger.
Ne comptez pas sur les élus du Groupe Faire Respirer Lille pour participer à cette mascarade : statuer sur la Réforme du système de retraites, sans débat municipal ni travail collectif, en s’appuyant sur la position politique de Lille Verte, de la Nupes donc ? Ce n’est pas pour nous !
Oui, il y a une forte mobilisation des Français, des Lillois, dans la rue. Nous l’entendons, nous en sommes en tant qu’élus locaux les témoins.
Nous entendons l’anxiété, les inquiétudes, et les propositions aussi.
C’est en ce sens que, pour nourrir le projet de loi en amont du débat parlementaire qui s’ouvre ce lundi 6 février, nous avons reçu le ministre Gabriel Attal pour échanger avec les lillois avant-hier sur la réforme. Je ne manquerai pas en tant que parlementaire lilloise, avec mes collègues, de travailler sur les nombreux amendements issus de tous les groupes, pour faire évoluer le projet de loi, sur de nombreux sujets : l’égalité femmes-hommes, les carrières longues, les indépendants, les bénévoles, les périodes de stages.
Je souhaite juste ici rappeler qu’ il y a selon moi, des principes essentiels en politique :
Dire la réalité aux Français,
Sans tordre les chiffres,
Sans vendre des illusions,
Sans relayer des contre-vérités.
Et finalement, Mme Gautier, vous avez tout à l’heure, dans votre réponse sur le budget de la ville, apporté un éclairage sur les difficultés actuelles :
« Pour ceux qui ne connaissent pas la fable Le Savetier et le Financier, elle parle de la difficulté de la responsabilité et de la réalité par rapport au fantasme de ce que ça peut être de gérer un budget. Elle est un peu plus compliquée et moins connue, mais elle illustre bien les nuits sans sommeil. »
Et oui il y a des réalités quand on gère le budget de la France.
Aujourd’hui, le nombre d’actifs qui cotisent diminue par rapport au nombre de retraités : c’est un fait.
Il y avait 4 actifs pour un retraité en 1950.
Ils n’étaient plus que 2 dans les années 2000.
Nous sommes à 1,7 aujourd’hui, et cela va continuer à diminuer.
Ce n’est pas une opinion politique mais une réalité démographique, qui menace notre système de retraite par répartition.
Et là dessus, ne vous en déplaise, je crois que nous sommes nombreux à être d’accord : vous le dites dans votre vœu Mr Baly, nous affirmons notre attachement au système de protection sociale issu du Conseil National de la Résistance.
Du fait de cette réalité, notre système de retraite sera en déficit dans les prochaines années.
D’ici 10 ans, ce sont près de 150 milliards d’euros de déficits que nous accumulerons et laisserons à notre jeunesse, si nous ne faisons rien.
C’est pour cela que le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a déclaré, la semaine dernière, que notre système de retraite n’était pas « soutenable » en l’état et qu’une réforme était indispensable.
Soyez assurés que le projet du Gouvernement est animé par une seule volonté : Garantir l’avenir de nos retraites, et permettre le retour à l’équilibre en 2030, en travaillant progressivement plus longtemps.
Laissons le Parlement faire son travail, loin des blocages, de l’obstruction, des menaces.
Préserver notre modèle social, c’est avant tout respecter nos institutions démocratiques, respecter la légitimité des élections, faire confiance aux faits et rester honnêtes.
Je vous remercie.
Violette Spillebout