Conseil Municipale du 12 décembre 2025
À Lille, nous sommes confrontés à une détresse humaine que personne ne peut ignorer. Autour de la gare, dans les ruelles comme celle de la Renaissance, vers la porte de Gand… on voit des personnes errantes, épuisées, dans des états de souffrance extrême. Certaines mendient de façon agressive. Les riverains sont à bout. Les acteurs de terrain aussi. Et l’on détourne encore trop souvent le regard.
Face à l’enfer de la drogue, la répression seule ne suffit pas. Elle est nécessaire, mais elle ne soigne pas. Elle ne protège pas, ni les drogués ni les riverains. Il nous faut en complement des réponses de santé publique. De solidarité. De dignité humaine.
Et justement les Haltes Soins Addiction injustement qualifiées de salles de shoot sont un outil supplémentaire dans notre arsenal. Elles ont montré leur efficacité à Paris, à Strasbourg, et dans plus de 90 villes dans le monde. Moins d’overdoses. Moins de délinquance. Davantage de prises en charge.
Et pourtant, à Lille, nous ne sommes pas prêts. Nous avions pourtant soutenu le principe en 2021, mais nous avions refusé le lieu proposé : il aurait concentré les difficultés dans un quartier déjà très fragile. Ce qui a manqué, ce n’est pas la volonté politique, c’est le consensus local. Nous avons à nouveau à l’unanimité soutenu le principe, pas plus tard qu’en juin dernier.
Aujourd’hui, les règles du jeu, fixées par le national, s’éclaircissent : l’expérimentation va être prolongée jusqu’en 2027, il y a d’ailleurs eu un vrai élan transpartisant pour cela, mais reste limitée à deux régions.
Ce n’est pas une excuse pour ne rien faire. C’est justement le moment de nous mettre en ordre de marche. D’ici les discussions du PLFSS 2027, ou tout autre véhicule législatif, Lille doit pouvoir dire : “Nous sommes prêts”.
C’est pourquoi je demande aujourd’hui la création d’un groupe de travail pluraliste, sous l’égide de la Ville, réunissant habitants, associations, professionnels de santé, forces de l’ordre, élus de tous bords. Pour construire un projet solide, soutenable, humain, basé sur les réalités du terrain. Pour trouver des lieux adaptés, acceptés et soutenables.
Parce qu’il ne s’agit pas d’idéologie. Il s’agit de vies. De santé publique. De paix sociale. Et de responsabilité.
Je soumets donc cette motion à l’ensemble du conseil municipal, à vs Mr le Maire, une motion qui demande que :
- Lille se prépare activement à déposer un projet solide, moins de blabla, plus de concret.
- et donc que soit ouvert un groupe de travail préparatoire rigoureux, transparent et collectif.
- Nous y rappelons aussi que le consensus local sera une condition sine qua non pour réussir à ouvrir enfin une halte soins addictions .
- Parce que ns voulons tous que notre ville soit à la hauteur des enjeux de santé publique, de sécurité et de cohésion sociale que posent les addictions. Merci de vos votes sur cette proposition que nous vous faisons ce soir.





