Conseil Municipal du 12 décembre 2025
M. le Maire, chers collègues ;
Cette aide au commerce de proximité est particulièrement bienvenue alors que, dans l’ensemble de notre commune y compris effectivement celles associées, le commerce de proximité vit des heures particulièrement difficiles.
Notre collègue Violette Spillebout l’a rappelé au cours de notre conseil du 10 octobre, citant nommément des enseignes réputées, telles que le Bistrot de Saint-So qui a brutalement clos ses portes le 24 septembre et Grand Scène, qui a baissé le rideau le 4 octobre, évoquant les restaurants du centre-ville proches du dépôt de bilan et placés en procédure de sauvegarde, les vitrines vides qui se multiplient, et les loyers devenus insoutenables…
Elle avait demandé l’adoption un plan d’urgence, faute duquel les fermetures allaient s’enchaîner.
Depuis lors, bien malheureusement, une forme d’emballement est à déplorer, puisque selon un récent article publié par « Lille actu» le 5 décembre dernier, six commerces Lillois viennent de fermer définitivement, de nombreux autres se trouvant dans le même temps en danger, victimes de « charges trop lourdes, notamment en raison « de loyers trop élevés ».
Il ne s’agit pas, on le constate, de turbulences ponctuelles, mais bien d’une crise profonde et structurelle, face à laquelle le renouvellement d’assistances symboliques, telles que les subventions pour animations, décorations, et les marchés festifs seront largement inopérants.
A l’occasion de la présente délibération, je ne puis que renouveler l’appel de notre groupe à la mise en place d’un plan d’urgence, fût-ce en période électorale, car il dépasserait nos clivages pour fédérer la représentation municipale. Cinq axes d’action nous semblent prioritaires :
* la lutte contre la lourdeur écrasante des loyers, tout d’abord, signalée comme étant l’une des causes déterminantes des difficultés. Si notre commune ne dispose pas de moyen contraignants quant aux murs commerciaux privés, elle peut multiplier, de façon coordonnée, la préemption des locaux, en vue de les rénover avant de les confier à des commerçants et artisans indépendants moyennant des loyers abordables. Le retour sur investissement serait qui plus est assuré, le denier du contribuable étant sagement investi, dans le même temps que le développement d’une offre locative raisonnable aurait, par le jeu naturel de la concurrence, un effet déflationniste quant aux loyers et vertueux quant à l’entretien des bâtiments sur le marché privé.
* la taxation de la vacance locative, ensuite, de façon croissante, ce qui laisserait le temps aux propriétaires concernés de céder ou de relouer sans se sentir spoliés.
* une ingénierie d’aide globale au commerce indépendant, économique et sociale, développant la médiation entre bailleurs et preneurs à bail mais aussi le conseil dans la transition vers des modèles à la fois plus rentables et durables.
* la mise en place d’un plan médiatisé d’accessibilité, afin que chaque client potentiel sache quel type de transport utiliser, où et comment stationner son éventuel véhicule, quels transports en commun seront disponibles, lesquels gagneraient à la gratuité lors de périodes commerciales cruciales telles que les fêtes de fin d’année.
* enfin, la sécurisation des trajets par la police municipale, notamment dans les points d’engorgement, leur mise en valeur par l’illumination, l’embauche ponctuelle de médiateurs de secteurs commerciaux à même d’orienter les visiteurs.
Ainsi sauvegarderons-nous un linéaire commercial à même d’attirer des visiteurs qui seront chaque jour plus découragés si les dents creuses se multiplient, avec leur fréquente disgrâce visuelle, la dégradation progressive des immeubles vides, le risque vandalisation, la spirale fatale et quasi-impossible à inverser dans une période de basculement où les modes de consommation comme de livraison se démultiplient au détriment de l’individuel, de l’humain et de la qualité.
Quelle belle fin de mandat et quel signal fédérateur serait pour nos concitoyens l’esquisse d’une nouvelle dynamique succédant pour le bien commun à une bien triste fin de règne !
Je vous remercie.
