CULTURELILLE 3000

Médiacités: Lille 3000, ovni institutionnel aux limites de la légalité

A la fois service public et structure privée, l’association culturelle entend garder le meilleur des deux mondes : les subventions et la liberté. Non sans périls, comme le montre ce deuxième volet de notre enquête…

…Autre interrogation, sans doute plus préoccupante : Lille 3000 ne serait-elle pas à ranger dans la catégorie des associations dites « transparentes », qui permettent aux collectivités de s’affranchir des lourdeurs du droit public ?  La notion a été définie par le Conseil d’Etat .  Lorsqu’une association est créée « à l’initiative d’une personne publique qui en contrôle l’organisation et le fonctionnement et qui lui procure l’essentiel de ses ressources, cette personne privée doit être regardée comme transparente ». La conséquence est radicale : elle est tenue de respecter le code des marchés publics…  « Il y a déjà eu des discussions en interne à Lille 3000 , commente notre ancien cadre. Ils savent qu’ils ne sont pas dans les clous. Le minimum serait une délégation de service public, au moins pour gérer un lieu comme la Gare Saint Sauveur. Ils se rassurent en se disant qu’ils ont le soutien inconditionnel de Martine Aubry… »

Reste à savoir jusqu’à quand. Les élus et les acteurs du monde de la culture lilloise qui ont accepté de nous parler, sous couvert d’anonymat, sont unanimes : la structure arrive à la fin d’un cycle.  Pour eux, la structure est en bout de course. « Certaines pratiques ne choquaient pas, à une époque, commente l’adjoint à la culture d’une ville de la métropole. Aujourd’hui, elles ne passent plus ». Quelles pratiques exactement ? Ce sera le thème de notre prochain article.

Médiacités Erwan Seznec -29 septembre 2017.