L’opposition s’est saisie du récent rapport de la CRC sur le fonctionnement de l’incubateur culturel lillois pour dynamiter la fin de de la réunion de conseil municipal, jeudi, et poser les questions qui la taraudent depuis longtemps. Martine Aubry et son équipe ont au contraire vanté les conclusions du rapport et les mérites de Didier Fusillier, de son flair et de ses réseaux.
Depuis une dizaine de jours, et la divulgation du rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC) sur lille3000, l’opposition avait vu la porte s’entrebâiller. Les rumeurs tenaces, qui alimentaient la chronique en coulisses sur ce que certains appellent l’« aspirateur à subventions », devenaient tout à coup un os à ronger, à quelques jours de l’ouverture de la nouvelle saison Eldorado. « Enfin !, a d’ailleurs attaqué François Kinget, le conseiller municipal d’Un Autre Lille, parangon d’une droite passée à l’offensive. Jusque-là, on n’avait pas d’éléments concrets. »
Il n’a pas été le seul à taper fort, mais sans doute celui qui a été le plus loin, pointant « la jurisprudence Didier Fusillier », ce conseiller artistique « qui gagne plus que le président de la République », ciblant par ricochet la « morale et l’éthique, dans la période qu’on vit », du maire de Lille et de ses équipes. « Ce n’est plus Lille3000, c’est Lille20000 », a-t-il lancé, bravache, en allusion aux salaires combinés dudit Fusillier jusqu’en 2015, avant de préconiser trois orientations : la démission du conseiller artistique, la suspension des subventions tant que lille3000 n’aura pas répondu à toutes les préconisations du rapport, et une étude marketing permettant de mesurer les retombées de l’action depuis 2004. Un point sur lequel toute l’opposition se retrouve.
