La gare d’eau et l’îlot Boschetti, ensemble, forment un site d’exception qui mérite une approche globale et peut être une vitrine des aménagements possibles de la Deûle. Attention aux crispations qui pourraient ralentir le chantier.
« Ce chantier c’est un plan d’eau (à la limite de Lille et de Lomme) enfin réaménagé, avec une halte pour les plaisanciers et des espaces sécurisés pour les habitants des péniches (qui se sont battus pour pouvoir rester, ns ns réjouissons qu’ils n’aient pas été jetés avec l’eau du bain). L’intention, louable, c’est le “développement de la vie culturelle et économique métropolitaine”. Palier l’enclavement et le manque de vie « hors Euratech », le soir, le WE est crucial et ça tombe bien, nous avons là un site métropolitain d’exception : une place de la gare d’eau au potentiel évident, qui trône face, il faut le redire, au plus grand plan d’eau de la MEL relié au réseau de fret fluvial européen. Ce lieu stratégique peut devenir un vrai port, avec une vie économique, une destination touristique, culturelle, sportive de détente. Faisons de la gare d’eau la vitrine de ce qui peut être fait par notre MEL en bords de Deûle, qu’on en tire des leçons reproductibles, des liens, à Loos, à Quesnoy, à Deûlémont.
3 points d’alerte ce soir :
1- D’abord, ce projet devrait également, c’est notre conviction, intégrer un vieux serpent de mer, ici, serpent de canal : une « gare », au sens premier, pour accueillir des navettes fluviales touristiques jusque Don, Houplin Ancoisne, mais aussi du transport quotidien vers la Citadelle, Loos, ou Haubourdin (tenant compte des écluses). Dans gare d’eau, il y a gare, ça doit aussi être une chance de mobilité.
2- Ensuite, et c’est le problème le plus aigu, ce site d’exception mérite un embellissement de l’ensemble et non une approche par petits bouts comme nous le faisons trop souvent sur la Deule. Or on a là, juste en face de la gare d’eau, l’îlot Boschetti : une friche, la plus belle réserve foncière lilloise… qui peut devenir une destination métropolitaine sauf que rien n’est acté. Nous avons, avec Violette Spillebout notamment, prôné une forêt urbaine face à la dette écologique, pour la biodiversité du canal et surtout pour rendre ce lieu aux métropolitains que nous représentons ici.
L’urgence sur la friche c’est que notre MEL traite les amoncellements de déchets, dépollue et… prenne une décision. En sachant que ces lieux sont soumis à plusieurs administrations : l’État (avec les Voies Navigables de France), la MEL, les communes de Lille et de Lomme, bien sûr c’est complexe et ça génère un sentiment d’impuissance des habitants. Or pour que les choses avancent il faudra une dynamique partagée et une vision globale.
3 – Donc le groupe Métropole Avenir regardera de près l’avancement effectif et autant que possible, serein, du chantier de la gare d’eau de près de 6 millions. Attention aux crispations avec les résidents qui ont encore du mal à obtenir des réponses. C’est par la Voix du Nord qu’ils viennent d’apprendre la date du déplacement de leurs péniches, ça n’est pas acceptable. Ont-ils bien un interlocuteur identifié et dédié à la MEL ? Et c’est notre 3ème et dernière alerte : attention au risque de conflit à cause de l’inconnu qui pèse sur l’îlot Boschetti. Que ce site ne devienne pas le nouveau Saint Sauveur où parce que la méthode échoue, tout s’enlise, et l’équivalent de 32 terrains de foot sont presque sans usage, confisqués aux citoyens depuis 25 ans. Réussissons cet aménagement de ce bout de notre chère Deûle où il reste tant à faire dans une vision d’ensemble. Nous votons donc pour le lancement du chantier. Merci. »
Ingrid Brulant