Rendre le service payant, c’est un mauvais symbole, qui ne rapporte quasi rien, mais coûte cher. C’est le genre de décisions qui marquent les esprits des usagers et éloignent les élus que nous sommes des réalités et des problématiques du quotidien.
Nous débattons ce soir d’un nouveau service de gestion des objets trouvés sur notre réseau de transports en commun, ILLEVIA. Notre groupe Métropole Avenir vous a présenté un amendement à cette délibération.
Nous tenons à dire qu’il ne s’agit pas de créer un service supplémentaire comme écrit : le service de gestion des objets trouvés, il existe déjà. Il s’agit seulement et c’est très bien de l’améliorer par une mise en ligne sur Internet du descriptif et de la photo des objets. Il s’agit aussi de le rendre payant (6 € par objet) et c’est le hic.
Le hic, c’est que ce service des objets gratuits est aujourd’hui gratuit.
Alors certes, la SNCF ou Air France ont instauré ce principe de paiement des objets perdus retrouvés. Mais bon… comparaison n’est pas raison, les frais de rapatriement ne sont pas exactement les mêmes entre un objet qui circule sur le réseau SNCF et dans notre belle métropole.
Rappelons aussi que ni le réseau RATP autour de Paris, ni le réseau TCL de Lyon, ni le réseau RTM de Marseille, ni le réseau Tisséo de Toulouse, ni le réseau TBM de Bordeaux, ni le réseau de Nantes, ni le réseau Lignes d’Azur de Nice, pour ne citer que ces 8 autres métropoles de plus de 500 000 habitants, ne font payer le service des objets trouvés.
A notre avis, ce service des objets trouvés doit rester gratuit pour l’usager, comme c’est le cas dans toutes les plus grandes métropoles françaises. Personne ne « choisit » d’oublier un objet dans les transports mais imaginez surtout la situation absurde d’un usager qui se fait voler un objet et qui doit payer 6 euros pour récupérer ce qu’il en reste.
6 euros, c’est pour une grande partie des usagers du réseau ILEVIA un coût supérieur à leur abonnement entier. Mais ce qui nous gene encore plus, c’est que ce service payant rapporterait entre 13 000 et 22 000 € de rentrée (rappelons qu’en 2019 c’est 3700 objets qui ont été trouvés et 2200 rendus).
La belle affaire, sur une recette globale annuelle à 300 M€, pour Keolis ! Nous pensons raisonnable de renoncer à une recette infime : cela ne fragilisera pas l’équilibre actuel de la concession qui nous lie avec nos partenaires mobilité.
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président notre préoccupation c’est d’éviter ce genre de mauvais symboles, qui ne rapporte quasi rien à la MEL, mais coûte cher. Nous voterons donc contre. C’est le genre de décisions qui marquent les esprits des usagers et éloignent les élus que nous sommes des réalités et des problématiques du quotidien.
Je vous remercie.