Madame le Maire, chers collègues,
Notre groupe Faire Respirer Lille votera sans réserve ce vœu. Nous avions dès le 11 décembre dernier en cette enceinte évoqué les pratiques injustifiables du pouvoir chinois à l’encontre des Ouïghours : camps d’internement, travail forcé, stérilisation forcée, destruction du patrimoine cultuel et culturel, surveillance généralisée.
Ce vœu s’adressant à notre gouvernement, je rappellerai son action régulière à travers les nombreuses interventions et actions diplomatiques de son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian.
Lors de la 39e session du Conseil des Droits de l’Homme réuni en septembre 2018, la France dans sa déclaration finale a appelé à mettre un terme aux détentions arbitraires de masse dans ce que les autorités Chinoises appellent des « camps de rééducation » ; message réitéré lors de la 40ème session
Notre pays a également adressé en novembre 2018 deux recommandations aux autorités chinoises portant sur le Xinjiang : « mettre en œuvre l’ensemble des recommandations du comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) du 31 août 2018 sur le Xinjiang, notamment mettre fin aux internements massifs dans des camps dans cette région, et inviter le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) et les procédures spéciales à s’y rendre » ;
et
« garantir la liberté religieuse et de croyance, y compris au Tibet et au Xinjiang ».
Dès le 28 juillet 2020 Jean-Yves Le Drian a préconisé l’intervention d’une mission internationale au Xinjiang qui serait conduite par Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Le 24 février 2021, le même ministre a dénoncé un «système de répression institutionnalisé» de la Chine à l’encontre des musulmans ouïgours dans la région du Xinjiang, au nord-ouest du pays, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
«De la région chinoise du Xinjiang, nous parviennent des témoignages et des documents concordants, qui font état de pratiques injustifiables à l’encontre des Ouïgours, et d’un système de surveillance et de répression institutionnalisé à grande échelle»,
Le 22 mars dernier, l’Union européenne, avec la pleine contribution française, a décidé de sanctions contre quatre dirigeants passés ou actuels du Xinjiang ; le Royaume-Uni et le Canada ont fait de même.
La France a condamné les propos tenus par l’ambassadeur de Chine à l’encontre de parlementaires et d’un chercheur français et la décision prise par le ministère chinois des affaires étrangères de sanctionner plusieurs ressortissants européens , parmi lesquels des membres du parlement européen et des parlements nationaux, dont le député européen français, Raphael Glucksman, que le ministre a reçu.
Le 26 mars, le même ministre a renouvelé devant la représentation parlementaire sa proposition d’une mission internationale d’observateurs indépendants conduite par la haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, répondant ainsi aux dénégations renouvelées des autorités Chinoises.
Notre pays a alerté les entreprises françaises sur le recours à une main d’œuvre soumise au travail forcé, et réclame la fermeture des camps d’internement ; s’agissant de l’accord global (AGI) entre l’Union Européenne et la Chine, le ministre a indiqué que la France avait œuvré pour que l’obligation de souscrire à la convention internationale sur le travail forcé « soit mise sur la table » et qu’il entendait bien la faire respecter.
Comme l’a répondu à un media le ministre, la qualification de génocide peut être envisagée ; par ailleurs notre pays s’est engagé à en tenir compte dans le traitement des demandes d’entrée sur le territoire de ressortissants de cette population persécutée, afin de contribuer autant qu’il sera possible à la préservation de leurs droits fondamentaux.
Je vous remercie.