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CM/ LUTTONS CONTRE LE GHB A LILLE !

Madame le Maire, chers collègues ;

Le temps de parole qui m’est consenti ne m’accordant pas la liberté de m’exprimer de façon exhaustive sur le très délicat sujet de la jeunesse agressée après avoir été droguée, je m’en tiendrai à l’essentiel du vœu qui vous est soumis par notre groupe, et dont le texte vous a été communiqué avant notre conseil.

Il s’agit, rappelons-le, du « GHB », acronyme de Gamma-Hydroxy-Butyrate, également appelé « drogue du violeur », synthétisé en 1960 pour être utilisé en thérapeutique, avant que son usage ne dérive jusqu’à ce qu’il soit inscrit comme stupéfiant en 1999. Utilisé sous forme de poudre ou de liquide, il est de plus en plus fréquemment versé discrètement dans les boissons consommées dans les bars et discothèques de nombreuses grandes villes, dont la nôtre, en vue d’agresser ou de dépouiller des victimes, qui ne conserveront aucun souvenir des faits s’ils se produisent entre 20 et 45 mn après l’ingestion.

Cette drogue est en outre difficile à détecter a posteriori, sauf à procéder à un prélèvement sanguin dans les 8 heures, urinaire dans les 12 heures, ou encore, avec les contraintes techniques qu’on imagine, d’analyser les cheveux de la victime dans le mois qui suit l’ingestion.

Peu de victimes déposent plainte, souvent par honte de faits dont elles ne peuvent qui plus est clairement attester. Le hashtag #BalanceTonBar, créé tout récemment à Bruxelles, a été repris fin octobre en France sur le réseau Instagram pour dénoncer les violences sexuelles dans le monde de la nuit. Il est frappant de constater à cet égard qu’alors même qu’aucune plainte n’aurait été déposée selon la presse, 28 témoignages ont été publiés en trois semaines pour notre ville, ciblant plusieurs établissements dont l’un cité à 4 reprises.

La municipalité vient d’annoncer avoir acquis 2.000 protège-verres réutilisables, en vue de les distribuer dans les établissements de nuit. Rappelons pour mémoire que notre commune comptait en 2017 pas moins de 412 bars, 18 pour 10.000 personnes, dont par exemple 1 établissement tous les 18 mètres rue Masséna, Lille étant la deuxième ville du pays en densité d’établissements. Rappelons aussi que Lille accueille plus de 110.000 étudiants : si cette initiative, ainsi que l’adresse électronique créée et le groupe de travail institué au sein du nouveau conseil de la nuit récemment réuni sont heureux, leur modestie et les délais de mise en place du groupe de travail nous inquiètent, quant à l’urgence manifeste à protéger notre jeunesse.

Nous vous appelons donc à envisager des mesures d’urgence, telles qu’une campagne massive d’information et d’affichage, la distribution de protège-verres dans les établissements d’enseignement supérieur en partenariat avec leur direction, ou l’insistance sur la formation des serveurs d’établissements. Il n’est plus acceptable que de jeunes consommateurs visiblement semi-inconscients soient refoulés et abandonnés sur la voie publique dès que leurs symptômes sont manifestes.

En outre, une surveillance particulière doit être mise en place des établissements qui seront particulièrement signalés sur les réseaux sociaux, tout en veillant à protéger leurs gérants d’éventuelles campagnes malveillantes visant à détourner les signalements de leur objet.

Rappelons-le également, il est signalé Outre-Manche l’usage de seringues utilisées pour injecter du sédatif ; sachons prévenir l’apparition de telles agressions sur notre territoire, qui pourraient se multiplier à mesure qu’il sera plus difficile d’accéder aux verres des victimes.

Aussi vous soumetté-je notre vœu, qui compte-tenu de l’urgence conserve toute son importance en parallèle des travaux envisagés par le conseil de la nuit.

Je vous remercie.

Vanessa Duhamel