Madame le Maire, Madame l’Adjointe, mes chers collègues.
Le rapport complet et la synthèse sont des documents précieux. Ils sont en annexe de la délibération.
Ils méritent par leur qualité et pour la bonne information des Lillois, des métropolitains d’être aisément accessibles en ligne.
Saluons la mémoire d’ Alfred Mongy, directeur des travaux municipaux, à qui avait été confiée la conception du bâtiment afin d’héberger l’Institut de sciences naturelles qui abrite aujourd’hui le Musée. Un nom qui parle aux vieux lillois, aux vieux métropolitains auxquels j’appartiens désormais.
Saluons le caractère visionnaire de Pierre Mauroy (et je lis ici un extrait du projet) qui décide de regrouper en 1991 le Musée d’histoire naturelle –zoologie et géologie – avec deux autres musées lillois fermés au public. Le Musée d’ethnographie devient la collection d’ethnographie extra européenne. Le Musée industriel et commercial de la Ville de Lille, lui-même réunion de deux musées, fermé depuis le début des années 1980, devient la collection sciences et techniques. C’est ce regroupement qui fonde véritablement la vocation du projet, avec la décision d’enrichir une vision de la nature par celle des activités humaines.
Saluons le travail pendant trente ans du premier conservateur municipal et directeur du musée ,Bertrand Radigois qui a mis en place une politique plus dynamique d’ouverture et d’expositions temporaires, avec ateliers, conférences, outils pédagogiques. L’année 1982 marqua un bond spectaculaire en termes d’image pour le musée : il organisa trois expositions temporaires dont « Les plus beaux insectes du monde » qui accueille 75000 visiteurs en 3 mois. Pendant les 30 ans de sa gestion du musée, l’établissement a augmenté ses périodes d’ouverture au public (de 3 après-midis par semaine à 5 jours par semaine) et a accueilli de plus en plus de scolaires.
Saluons le professionnalisme, l’opiniâtreté, la passion de l’actuelle conservatrice Judith Pargamin , recrutée en 2009 et directrice du musée depuis mars 2010 et de son équipe.
Saluons son exploit car il faut comme le texte du projet le dit rappeler que l’envie de rénover le musée pour ses directeurs successifs remonte à plus de 70 ans. Que des projets d’ambitions variées ont été dessinés pour ce musée, y compris avec des déménagements envisagés dans des bâtiments neufs ou extérieurs réhabilités qui présageaient d’espaces d’exposition beaucoup plus étendus qu’ils ne le sont actuellement
Sans eux et sans elle, ce projet tant attendu ne serait pas devant nous.
Soulignons les futurs nouveaux espaces de présentation et de médiation des collections !
Approuvons la volonté d’un musée qui donne à comprendre la Science. Nous en avons tant besoin aujourd’hui. Approuvons de donner à comprendre la construction des connaissances. Mais entendons- nous bien sur ce que l’on appelle l’approche relative des sciences et la mise à distance critique de certains savoirs !
Louons la lucidité d’un musée qui accueille un fort public individuel familial et scolaire mais qui attire peu les collégiens, lycéens et adolescents(les 12-25 ans constituent moins de 8% de nos publics) et sa volonté forte et détaillée, dans les moyens à prendre,d’y remédier !
Aujourd’hui et de façon instinctive, le projet en cours porte le titre de travail « musée de la Nature, de l’Homme et des civilisations » Saluons la volonté, à la manière d’institutions européennes elles aussi en pleine mutation, de réfléchir à un mode partagé de décision sur le changement du nom. En s’appuyant sur un comité scientifique, mais aussi sur les habitants qui depuis toujours entretiennent un rapport très fort avec l’établissement. Assurons- nous qu’il n’y ait point loin de la coupe aux lèvres !
Mais exerçons une forte vigilance pour que l’affirmation, non étayée à ce jour dans le projet ni dans la synthèse , de lire dans les termes de Musée de la Nature, de l’Homme et des civilisations des termes très chargés de valeurs qui ne sont pas à la hauteur des ambitions inclusives et décolonisatrices que le musée développe, ne soit pas la mise en œuvre d’une conception proche de la cancel culture , du wokisme , c’est à dire de la culture de l’annulation, très éloignée de l’universalisme qui doit sous-tendre un aussi important projet culturel et scientifique. Nous sommes confiants mais celle-ci n’empêche pas la vigilance !
Nous voterons avec enthousiasme cette délibération en y voyant d’ailleurs une dimension métropolitaine et régionale qui appelle à être concrétisée dans ses soutiens. En effet, il est le seul muséum de France à conserver un fonds lié à l’histoire scientifique et industrielle de cette nature et de cette taille.
Un musée qui donne à comprendre la Science
En 1976, la Ville vote l’extension du Musée d’histoire naturelle et sa transformation progressive en Maison de la Nature, de l’Environnement et de l’Écologie . Il est décidé de réaliser les travaux en deux vagues : la première tranche pour l’aménagement de l’aile sud du bâtiment afin d’y installer des associations œuvrant en faveur de l’environnement. Une seconde tranche, destinée à l’agrandissement du Musée d’histoire naturelle, est censée créer une synergie entre les deux entités.
Elle n’aura jamais lieu, le résultat étant simplement l’installation dans le bâtiment d’un tiers associatif, qui ne quittera les locaux que début 2020.
En novembre 1980, la Ville nomme le premier conservateur municipal et directeur du musée, Bertrand Radigois qui occupait le poste de Chef Taxidermiste. C’est le signe de la réintégration de l’établissement dans la politique culturelle municipale. Bertrand Radigois met en place une politique plus dynamique d’ouverture et d’expositions temporaires, avec ateliers, conférences, outils pédagogiques. L’année 1982 marque un bond spectaculaire en termes d’image pour le musée : il organise trois expositions temporaires dont « Les plus beaux insectes du monde » qui accueille 75000 visiteurs en 3 mois. Pendant les 30 ans de sa gestion du musée, l’établissement augmente ses périodes d’ouverture au public (de 3 après-midis par semaine à 5 jours par semaine), développe une politique d’expositions temporaires produites en interne et une véritable offre pour les publics, scolaires notamment. Les évolutions rapides du musée convainquent Pierre Mauroy de regrouper en 1991 le Musée d’histoire naturelle –zoologie et géologie – avec deux autres musées lillois fermés au public. Le Musée d’ethnographie devient la collection d’ethnographie extra-européenne. Le Musée industriel et commercial de la Ville de Lille, lui-même réunion de deux musées, fermé depuis le début des années 1980, devient la collection sciences et techniques. C’est ce regroupement qui fonde véritablement la vocation du projet, avec la décision d’enrichir une vision de la nature par celle des activités humaines.