Madame le Maire, chers collègues ;
Associer l’humain au bien-être animal témoigne d’un esprit coopératif là où d’autres opposent, je ne peux qu’en féliciter votre majorité.
Si nous ne pourrions très probablement survivre à l’extinction massive des espèces, la présence animale est déjà, avant d’être vitale, une véritable planche de salut pour nombre d’entre nous, à commencer par nos aînés.
Le premier confinement a mis en lumière l’affreuse solitude alors imposée aux pensionnaires des EHPAD, dont la fin de vie est depuis lors apparue dans sa fréquente inhumanité, mais aussi dans ses moments de grâce. Parmi ceux-ci, la visite d’animaux de compagnie.
Pour mémoire, 1/3 des ménages septuagénaires et 1/4 de ceux octogénaires détiennent un animal de compagnie. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’une étude de l’agence STATISTA, en date de l’année 2016, ait révélé que 86% de nos concitoyens souhaitent bénéficier de la compagnie de leurs animaux domestiques à l’hôpital comme à l’EHPAD.
De son côté, le Ministère des Solidarités et de la Santé reconnaît l’efficacité de la zoothérapie comme de la médiation animale dans l’accompagnement de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ainsi que d’autres affections psychiques et dégénératives.
Cependant, force est de constater que seule la moitié des EHPAD accepterait d’accueillir les animaux de compagnie de leurs pensionnaires. Or, si rien n’interdit plus désormais la présence d’animaux dans les structures hospitalières, la circulaire dite Franceschi du Ministère des Affaires sociales, en date du 11 mars 1986, la soumet s’agissant des EHPAD à l’autorisation du directeur d’établissement, dans les conditions déterminées par son règlement intérieur.
Dans notre ville de Lille, le C.C.A.S. gère un EHPAD composé de six établissements, pour un total de 155 chambres ; chaque établissement accueille dont 24 à 32 personnes dépendantes ou en perte d’autonomie. L’article 4-13 de son règlement intérieur autorise la détention permanente d’animaux domestiques de petite taille, à charge pour les pensionnaires d’être à même de les prendre en charge.
Reste le cas, qu’on imagine fréquent, de pensionnaires peu mobiles et ne pouvant plus de ce fait veiller sur leur compagnon.
Une association intervient dans l’EHPAD de notre commune avec des chiens, l’association « T’as un ami » ; une autre intervenant précédemment ne le fait plus à présent.
Bien entendu, des visites animales en EHPAD réclament de la vigilance, à la fois pour le bien-être animal et pour la sécurité des pensionnaires, que la pathologie peut rendre imprévisible. Il n’en reste pas moins que le développement de telles visites, de façon régulière, serait précieux et fédérerait tout à la fois les pensionnaires, les familles, les membres du personnels et les bénévoles associatifs.
Je ne puis donc que vous inciter à analyser les résultats des visites existantes, afin d’en tirer tous les enseignements utiles en vue de mettre en place un partenariat avec de telles associations, ainsi qu’à leur apporter à l’avenir l’aide financière nécessaire au développement et à la pérennisation de telles initiatives.
Je vous remercie.