Ainsi, le président de la MEL a jugé que « le projet principal de Saint-Sauveur, c’est avant tout les 2 500 logements », pour résorber la liste d’attente de logements sociaux, un argument souvent avancé du côté de la majorité lilloise pour justifier le programme face aux contestation des riverains qui multiplient les recours devant la justice administratives et les écologistes de son conseil municipal. Lors d’un conseil métropolitain d’octobre, Damien Castelain a jeté un gros pavé dans la mare en décidant l’abandon de la fosse de plongée de dimension internationale – qu’il avait lui-même soutenu mais soudainement apparue comme un petit gouffre budgétaire – et ouvrant la perspective d’une remise en cause du centre aquatique première mouture. Martelant qu’il n’a jamais signé le marché accordant à Rabot-Dutilleul, lauréat pressenti, la construction du grand centre aquatique estimé à quelque 78 millions d’euros (nos informations). Au dernier conseil métropolitain, un grand plan piscines 2 a été lancé (notre article). La piscine olympique lilloise de 50 mètres trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau programme en gestation dont l’unité de base est le bassin de 25 mètres et des équipements légers ? C’est le principe du gigantisme qui est remis en cause. Du côté de la majorité on peut arguer du satisfecit obtenu au tribunal administratif de Lille qui valide le principe de l’équipement (notre article).
« Personne ne peut aujourd’hui augurer, au regard des nouvelles procédures à lancer, de la date la mise en service d’une éventuelle nouvelle piscine olympique à Lille. »
Violette Spillebout
En écho, c’est au conseil municipal de Lille du 9 décembre que la charge anti-piscine trouve une expression encore plus franche : « Personne ne peut aujourd’hui augurer, au regard des nouvelles procédures à lancer, de la date la mise en service d’une éventuelle nouvelle piscine olympique à Lille. » L’intervention de la députée Renaissance Violette Spillebout lors du dernier conseil municipal de Lille est lourde de sous-entendus. La cheffe de file d’un des deux groupes d’oppositions remet carrément en cause le grand équipement de loisirs projeté par Martine Aubry et préconise l’étude d’un grand programme de rénovation de l’actuel bassin de 50 mètres de Marx-Dormoy dont personne ne conteste la vétusté. Troisième observation en forme de coup de grâce. Le récent aggiornamento de l’exécutif et de la majorité à la Métropole européenne de Lille marginalise le groupe socialiste et apparentés de Martine Aubry, désormais carrément « minoritaire dans la majorité » (notre analyse). Cette dernière aura-t-elle les moyens politiques de défendre un grand équipement que la MEL est réputé payer ?
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