CommuniquéConseil Municipal

Le stationnement à Lille !

Madame le Maire, chers collègues, 

Vous nous proposez de délibérer sur une convention de transfert de gestion visant à faciliter l’aménagement de pistes cyclables dans le quartier Moulins.

Nous vous soutenons dans cette démarche, comme nos conseillers de quartier politiques l’ont fait pour pousser d’autres aménagements cyclables du quartier, notamment les nouvelles voies cyclables rue de Cambrai. Cela me permet de souligner et saluer le travail formidable de nos 20 conseillers de Quartier Faire Respirer Lille, très investis dans la vie quotidienne de nos concitoyens.

Ne soyez pas modeste, Mme le Maire. Ce dernier « aménagement cyclable transitoire », comme vous l’appelez modestement, est pourtant un aménagement de qualité, dans l’attente d’un projet plus abouti, certes, qui accompagnera, un jour, nous l’espérons, le projet urbain de la gare St Sauveur. 

La suppression de 40 places de stationnement, nécessaire à l’aménagement de larges voies cyclables, en fait pourtant un aménagement pérenne, qui s’est constitué sans concertation ni étude du besoin, ce qui nous interpelle en termes de méthode et de calendrier.

De plus, cet « aménagement transitoire » s’accompagne d’une autre mesure significative, à savoir la mise en place de stationnement payant rue de Cambrai, et c’est sur ce point précis que je veux revenir. 

Nous vous interpellions le 08 octobre dernier sur une délibération qui évoquait une « mise en place progressive du stationnement payant » et une « présentation ultérieure en conseil municipal ».

Or, nous avons des retours de conseils de quartiers qui évoquent une extension significative du stationnement payant à St-Maurice Pellevoisin, ou à Fives, à Bois Blancs, ou encore une annonce, par Jacques Richir à Moulins, d’une mise en payant de tout le stationnement à Vauban-Esquermes et Wazemmes d’ici la fin de l’année 2022. 

Mais toujours aucune présentation en conseil municipal, ni de méthode de concertation proposée, ou de débat envisagé.

Aujourd’hui, 15% des trajets automobiles effectués en ville s’étalent sur moins de 500 mètres, pour des raisons organisationnelles (plusieurs petits trajets qui se succèdent) ou par habitude ou facilité pour la plupart des habitants (rapidité, confort, facilité de stationnement encourageant le recours à la voiture…). A noter qu’entre 5 et 20% des véhicules en circulation en ville sont à la recherche d’une place de stationnement et que les automobilistes passent en réalité un temps considérable à chercher une place, augmentant inutilement leur consommation de carburant et souvent considérablement les temps de parcours réels.

Ces dernières décennies, les collectivités ont donc souvent fait le choix d’étendre les offres en stationnement pour limiter les usages sauvages de l’espace public et répondre à une certaine demande, mais cette politique, si elle est systématisée sur l’ensemble du territoire et menée au détriment des autres modes de déplacement, peut également conforter le choix de la voiture pour les habitants. 

Si l’on souhaite limiter dans certaines situations et certains secteurs le recours à la voiture, l’offre en stationnement doit aussi être régulée de manière fine. 

Nous, élus locaux, devons échanger avec nos habitants sur les priorités, qui permettront de concilier des intérêts environnementaux et sociaux au moyen d’une politique de stationnement plus équilibrée, qui permette aussi  de changer nos habitudes et d’aller vers les transports doux.

Nous regrettons donc l’absence de débat sur cet enjeu majeur du stationnement, et je vous demande encore une fois, Mme le Maire, que les modalités de concertation préparatoires à ces extensions du stationnement payant, soient définies et présentées au prochain Conseil Municipal.

Nous voterons toutefois pour cette délibération visant à faciliter la mise en place de pistes cyclables sécurisées.

Merci.