Vous nous proposez une expérimentation du revenu universel sur Lille Lomme et Hellemmes
Un territoire dont 66% des habitants perçoivent une aide caf et dont 11% des ménages ont perçu le RSA.
Je vais vous apporter quelques éléments de réponse et de réflexions
Oui vous évoquez le taux élevé du taux de pauvreté à Lille Lomme et Hellemmes , qui est quand même de 26 % des difficultés qui touchent davantage les familles monoparentales et avec un taux de 56% au faubourg de Béthune
Un taux de pauvreté que nous pouvons aussi corréler avec les 30 % de Lillois Lommois et Hellemmois qui n’ont pas eu recours à leur droit
Si vous cherchez vraiment à défendre cette mesure, pourquoi parlez-vous d’expérimentation tout d’abord ? douteriez-vous de ce que vous avancez, de son financement, donc de son caractère sérieux?
Vous souhaitez donc établir une expérimentation du revenu universel sur un groupe de personnes précaires qui auront été identifiées donc parmi les 26 % de la population lilloise. Quand bien même comment allez-vous déterminer le pourcentage des personnes qui seront suivies.
Votre expérimentation me fait doucement rire car elle commence déjà par discriminer celles et ceux qui n’auraient pas été choisis. Vous comprendrez que votre souhait est injuste.
Un vœu éloigné du pragmatisme et du sérieux dont ont besoin ces personnes en difficulté d’autant que vous ne l’avez pas budgétisé. La majorité municipale a évalué l’aide minimum garantie à 50 millions d’euros une somme difficilement finançable nous en convenons.
Il est utile de vous rappeler qu’en septembre 2022, Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités ex directeur de la Croix-Rouge,(si vous doutez un instant de l’humanisme de nos dirigeants , un humanisme dont vous n’avez pas le monopole) nous a annoncé le lancement de l’aide à la source ou plutôt une solidarité à la source visant à verser des prestations en limitant les démarches des bénéficiaires. Cette base expérimentale concernera dans un premier temps le RSA, la prime d’activité et les APL.
C’est ainsi 90 % des locataires, soit près de 20 millions de Français, soit un tiers de la population française ce dispositif a été ainsi nommé territoire zéro non-recours
Alors, vous comprendrez la position de notre groupe aujourd’hui, qui sera beaucoup plus favorable à la promotion et au développement de toutes les mesures visant à ne laisser personne sur le bas-côté de ses droits fondamentaux où la solidarité à la source pourrait y répondre en grande partie
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Sur la crise du pouvoir d’achat, sur la forte inflation qui touche fortement les lillois et tous les Français, sur la précarité étudiante et plus largement la pauvreté qui touche encore trop de nos concitoyens nous partageons le même constat, celui qu’il faut agir.
L’enjeu, aujourd’hui, est d’assurer un revenu décent à chacun. Cependant, là est notre point de désaccord : au lieu de donner un revenu universel à tous les Lillois et Lilloises, quels que soient leur âge, leur situation personnelle ou professionnelle, ou leur patrimoine, nous voulons que ce revenu décent soit le fruit du travail, et le cas échéant, d’une solidarité à la source.
Notre système d’aide se doit d’être la solution, c’est pourquoi le et le non-recours est notamment un phénomène qui fragilise cette solidarité : aujourd’hui c’est 34 % des bénéficiaires du RSA qui n’y recourent pas. De même pour le chèque énergie : véritable frein des effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat : de trop nombreux Français, et Lillois n’y recourent pas, alors qu’ils sont plus de 10 millions à le pouvoir. Enfin, les Français sont également trop nombreux à ne pas encore savoir que depuis le 1er janvier, nous avons généralisé le service public des pensions alimentaires ni que nous consacrerons désormais près d’un milliard d’euros chaque année pour augmenter de 50 % la pension alimentaire minimale. (paragraphe à réduire si trop long)
Pour conclure, voilà notre voeu : plutôt que de proposer un revenu universel démagogue/populiste (?), faisons collectivement en sorte que les Lillois et Lilloises soient au courant des aides dont ils pourraient bénéficier, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.
Je vous remercie.
Ali Douffi