Intervention d’Ingrid BRULANT – Conseillère métropolitaine et municipale de Lille
Madame le Maire, Monsieur Deslandes,
Chers Collègues,
On parle santé ce soir, merci à notre collègue Claire Mounier Vehier. C’est bien la santé qui est la première préoccupation des Français après le pouvoir d’achat. Une ville qui comme nous, ce soir, décide de signer un Contrat local de santé avec l’ARS, l’agence régionale de santé, c’est une ville qui affiche clairement sa volonté de réduire, sur son territoire, les inégalités de santé, ce lien terrible et évident entre niveau de vie, catégorie sociale et niveau de santé, donc espérance de vie. Ces contrats locaux de santé ont pour objectif de mettre en cohérence les efforts des villes avec le Projet Régional de Santé. C’est donc un outil essentiel et nous ne pouvons que nous en féliciter.
L’état de santé à Lille et dans la région n’est pas bon, tous les indicateurs le montrent. Les causes sont nombreuses, ce retard et ces excès de mortalité sont liés à des comportements à risque, tabagisme et alcoolisation très en haut de la pile, et accès aux soins, quand le quotidien est difficile d’abord on se loge, on se nourrit, la santé, on verra plus tard.
Les réponses efficaces en santé ne peuvent être que collectives et coordonnées.
Le CLS que vous nous présentez contient 4 orientations : sport et alimentation, comportements à risque, prévention et prise en charge, environnement, 14 actions structurantes et 30 mesures. D’ailleurs le premier des contrats signés entre la ville et l’autorité régionale de santé a été signé en décembre 2012, il y a 12 ans, on aurait aimé avoir en préambule des exemples de quelques résultats exemplaires qui ont été obtenus.
Je reviens aux 30 mesures du contrat : c’est beaucoup, c’est très ambitieux, leur efficacité n’est pas garantie. Claire Mounier Vehier. Une telle densité d’action et si grand nombre d’acteur nécessite une coordination soutenue, or l’instance de gouvernance se compose d’un comité de pilotage et d’un comité technique qui doivent se réunir “au moins une fois par an”, c’est un minimum, mais c’est faible : 3 ou 4 X au moins pour le comité technique nous paraît plus raisonnable. Pour qu’un projet marche il faut du suivi de projet exigeant.
Un coordinateur de projet, d’ailleurs, pivot essentiel de ce contrat, doit être embauché. Pourriez vous nous indiquer son profil et quand il sera recruté ? On signe le contrat incessamment sous peu donc le compte à rebours a commencé.
Nous serons attentifs aux résultats et à l’évaluation de ce second Contrat Local de Santé, qui ne doit pas rester uniquement une liste à la Prévert, mais bien un plan d’action volontaire et réaliste pour améliorer la santé des plus défavorisés.
Les chances de réussite de ce genre d’outil dépendent étroitement des moyens financiers récurrents qui lui sont alloués. Un plan sans chiffrage financier précis c’est pas un plan, c’est un rêve.
Si je prends par exemple une des actions du contrat, la lutte contre le tabagisme, on sait que l’interdiction de fumer dans les lieux publics est le levier le plus puissant après l’augmentation des prix. Page 41 vous proposez, à juste titre « de développer les espaces sans tabac autour des écoles du territoire LHL ». C’est en effet une excellente mesure de prévention primaire, pour que les enfants évitent de s’habituer. Cette mesure est sous votre portage. A la ligne « source de financement potentiel / budget prévisionnel » est indiqué « aucun financement requis ». Comment l’évalue t on ? Par le nombre de décrets publiés. Mais ça mobilise forcément du monde. On fait de la com’ de l’info, de la signalétique… ce ne sera pas consensuel, il faudra bien déployer de l’accompagnement.
J’ai bien entendu ce soir que le document allait évoluer et oui il faudrait nous présenter un budget consolidé associé à ces mesures et la part que LHL aura à sa charge. un coût global, les coûts directs et indirects
Pour ce qui dépend directement de la ville, je voudrais insister en matière de santé sur la nécessité de continuer à nous engager contre les risques d’intoxication industrielles, et pour la qualité de l’air, pour une ville marchable, pour les transports, pour le sport santé. L’urbanisme vert. Un mot pour nos enfants, leur santé passe notamment par l’assiette. Sur la qualité de ce qui est servi dans nos cantines, je reviens régulièrement aux nouvelles d’une future légumerie en lien avec la cantine centrale, qui permettra d’arrêter de leur cuisiner des légumes congelés ou pré découpés en barquette, mais des légumes frais.
D’ailleurs, et ils sont peut être peu de choses au regard des effets du tabagisme et de l’alcoolisation qui doivent être au coeur de nos actions santé, mais n’oublions pas la lutte contre les perturbateurs endocriniens, notamment le plastique : pourriez vs ns donner des nouvelles des barquette plastiques qui servent à transporter les plats préparés en cuisine centrale et que nous souhaitons voir remplacées.
Je termine par le plus important à nos yeux, pour que la santé des habitants les plus isolés et les plus démunis s’améliorer, c’est l’aller-vers qui doit être un des pivots de ce contrat. Qui mieux que nous connaissons les populations les plus défavorisées de nos 3 communes de Lille, L, HL. La mairie de quartier, c’est parfois un phare dans la nuit qd on ne sait plus très bien comment faire face. Nous allons bientôt ouvrir une maison des solidarités à Lille, c’est très bien, mais c’est dans les halls d’immeubles qu’il faut aller chercher ceux qui en ont le plus besoin. Donc veillons au partage d’informations notamment dans les mairies de quartier.
Nous, les agents, les élus, les associations, et surtout les soignants dans la proximité, nous pouvons faire de petits miracles, comme dans ces petits villages, qui ont réussi à prendre des initiatives incroyables pendant le Covid. Je voudrais d’ailleurs rendre hommage à tous les personnels de santé qui travaillent auprès des Lillois dans l’hyperproximité. Merci à eux et veillons à leur faciliter la vie, y compris sujet d’actualité, le stationnement.
Je vous remercie.