C’est une réalité, la vaccination s’est accélérée en France et il est essentiel que dans chaque ville, chaque quartier, tous les acteurs publics ET privés travaillent autour du même objectif. Inventons des actions locales pertinentes pour aider les professionnels de la vaccination et les Lillois(e)s qui attendent.
Intervention de Ingrid Brulant au Conseil Municipal de Lille du 9 avril 2021
Ce “Voeu” sur les vaccins que nous propose de voter Martine Aubry, n’est qu’un coup de communication.
Ingrid Brulant
Notre rôle d’élus locaux c’est d’informer pas d’attiser les peurs. Mme Aubry, inventez des actions lilloises, à votre main : pourquoi par exemple ne pas affréter des bus pour amener les personnes âgées de nos quartiers au Zénith ?
Madame le Maire,
Vous nous proposez ce soir de voter un vœu sur les vaccins, mais votre voeu, en fait c’est juste une attaque en règle contre le travail du gouvernement, au cœur d’une crise sans précédent.
Quelle tristesse.
Quelle tristesse, cette tentation de faire les gros titres. Quelle tristesse de multiplier les leçons de morale. Quelle tristesse de se défausser, toujours, sur l’Etat, sur les Agences régionales de santé, sur d’autres maires, ou pire, sur les soignants du privé.
En conférence de presse il y a 15 jours, vous avez déjà fait un premier coup de com’ en dézinguant l’organisation de la campagne vaccinale en France. Devant les médias vous avez asséné, permettez-moi de vous le dire comme je le pense, au moins une contre-vérité. Vous avez dit que vous vouliez un confinement avec fermeture des écoles dès février, mais dans le même temps, vous demandiez aussi à la ministre des sports d’expérimenter la réouverture du Stade et à la ministre de la culture la réouverture des lieux culturels ! Vous qui demandez plus de “cohérence” et de “transparence » sur la vaccination, nous vous retournons le conseil. Ce n’est pas toujours celui qui crie le plus fort qui a raison.
Et alors ce soir c’est le pompom. Votre texte Mme Aubry, nous l’avons étudié attentivement, avec Violette Spillebout, et c’est non. Il assène des poncifs sur la façon dont la France et l’Europe auraient dû gérer la production et la distribution.
Un peu facile, parce qu’il faut le dire, notre belle ville de Lille a l’air ridicule à côté de Marcq en Baroeul qui a vacciné 7000 personnes depuis son ouverture. Vous avez du envier le Maire de Marcq, ses élus, ses services, tous mobilisés sur le terrain ces derniers jours, il fait envie ce partenariat main dans la main entre une Mairie, des centres de soins, et l’État. Nous voterons contre votre vœu parce qu’il est trop facile de se dégager de ses responsabilités locales. Nous avons pourtant tous les atouts à Lille : un CHRU, les hôpitaux de l’Université Catholique, les cliniques privées. C’est une réalité, le 1er vaccinodrome de Lille, au Zénith, n’a ouvert que le 6 avril, alors que partout en France les vaccinodromes commençaient déjà à fonctionner à plein.
Ce vœu, c’est un leurre, une autre opération de marketing politique qui masque mal l’incapacité à fédérer, mobiliser, et travailler, soudés, avec tous les acteurs au bénéfice des Lilloises et des Lillois qui attendent.
La vérité, c’est que la semaine dernière, près de 2 millions de Français ont été vaccinés. La réalité, c’est l’accélération de la campagne vaccinale. Les deux tiers des 75 ans et plus ont désormais reçu au moins une première injection. Le retard par rapport à nos voisins d’Europe, il est rattrapé. La proportion de Français vaccinés est, par exemple, supérieure à celle des Allemands, des Espagnols ou des Italiens. L’objectif national d’atteindre les 10 millions de premières injections à la mi-avril est atteint avec une semaine d’avance.
Entre les doses livrées par différents laboratoires, la répartition au plus près des territoires et le début de la fabrication de vaccins sur notre sol français, le gouvernement gère chaque obstacle.
Jusqu’à 250 millions de doses seront produites d’ici la fin de l’année en France. Cette production permettra de sécuriser l’approvisionnement en vaccins de l’Union européenne. Donc la vérité, c’est qu’il y a maintenant des livraisons en quantités plus importantes et qu’il est possible, en plus du maillage local organisé par les pharmacies, les médecins libéraux et les centres de vaccination, d’ouvrir des centres à très grande capacité.
Réjouissons-nous. Notre rôle d’élus locaux c’est d’informer pas d’attiser les peurs. Mme Aubry, inventez des actions lilloises, à votre main : pourquoi par exemple ne pas affréter des bus pour amener les personnes âgées de nos quartiers au Zénith ? Pourquoi ne pas travailler au niveau de chaque quartier, en partenariat avec les infirmiers libéraux et les pharmaciens, pour booster la campagne vaccinale et faciliter leur travail qui est immense ? Pour toutes ces raisons, nous formulons le vœu que vous reconnaissiez les efforts et que vous agissiez positivement ici, sur le territoire lillois. Je ne veux pas croire que vous fassiez de la politique sur le dos de la santé des Lillois. Le vaccin c’est notre sortie de crise et l’action locale, ça paie. Je vous remercie.