Subventionnée à 80 % par les collectivités publiques, l’association culturelle maintient une grande opacité sur le salaire de ses principaux dirigeants. Et cela malgré une loi de 2006. Premier volet de notre plongée dans les coulisses d’une association pas comme les autres…
…Jusqu’en 2014, Martine Aubry apparaît d’ailleurs comme présidente de Lille 3000. Potentiellement périlleux, sur le plan juridique. Un élu ne peut faire attribuer de subvention à une association qu’il préside, sans frôler ce que les juristes appellent la « prise illégale d’intérêt ». Là encore, commente Me Lienhardt, les cas litigieux sont « extrêmement fréquents dans le domaine culturel ». Quand il est question d’une association de kermesse et que les sommes en jeu correspondent à la recette de la buvette, personne n’y trouve à redire.
Lille 3000 a depuis longtemps dépassé ce stade. La structure emploie entre 45 et 70 équivalents temps plein, en fonction des années. En une décennie, elle a vu transiter des dizaines de millions de subventions, ce qui la classe parmi les plus grandes associations culturelles territoriales de France en termes de budget. Elle est le bras de la métropole en matière de culture et d’animation. Le tout sans que personne, apparemment, ne se soucie vraiment de savoir ce qu’est juridiquement Lille 3000 : une structure commerciale de droit privé, un service culturel municipal externalisé, une agence de communication ? Plus généralement, comment Lille 3000 a-t-elle dépensé ces sommes, et avec quels contrôles ? Réponses partielles et parfois déroutantes dans le prochain volet de notre enquête à paraître le 29 septembre.