COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE VIOLETTE SPILLEBOUT


Sécurité routière à Lille : il faut des actes, pas des annonces !
Suite au drame de Wazemmes, où une étudiante a perdu la vie, percutée par un automobiliste roulant à 100 km/h, l’émotion est immense et la colère légitime. Les habitants réclament des mesures concrètes pour sécuriser nos rues.
Dans ce contexte, la proposition de loi d’Audrey Linkenheld, Sénatrice du Nord, visant à interdire l’usage de véhicules surpuissants aux conducteurs titulaires d’un permis probatoire, apparaît comme une avancée très utile, pour laquelle je voterai favorablement à l’Assemblée Nationale.
Mais, au nom des Lillois, j’appelle à la vigilance, sur ce qui ne doit pas être un écran de fumée face aux enjeux du combat contre la violence routière. Si la question des voitures surpuissantes et de leur accès est un vrai sujet, il ne doit pas servir de prétexte à éviter le cœur du problème : l’absence d’aménagements efficaces pour empêcher les excès de vitesse dans nos rues. Car beaucoup d’excès de vitesse sont aussi réalisés par des véhicules « standard » qui roulent à toute vitesse dans les rues de Lille, Hellemmes et Lomme ! Nous devons donc sécuriser les aménagements routiers à Lille.
Une zone 30… mais sans les aménagements qui vont avec
Lille est officiellement en « zone 30 », mais la loi impose aux collectivités qui abaissent la vitesse à 30 km/h de mettre en place des aménagements en conséquence. Or, depuis des années, chacun sait que certaines rues, comme la rue des Postes ou la rue Solférino, sont des terrains de jeu pour les chauffards, et que la ville n’a jamais pris les mesures nécessaires pour faire respecter cette limitation.
Il est donc temps de passer aux actes. Nous demandons à la Ville de Lille et à la Métropole Européenne de Lille :
✅ Un renforcement immédiat de la visibilité des passages piétons et de leur éclairage pour sécuriser les traversées.
✅ Un travail sérieux sur l’aménagement de la voirie, avec des marquages au sol plus efficaces, des bandes vibrantes et des signalétiques dynamiques pour alerter les conducteurs de leur vitesse.
✅ L’installation de ralentisseurs, chicanes et écluses pour casser les prises de vitesse, notamment sur les longues lignes droites.
✅ La mise en place de radars de vitesse fixes et pédagogiques pour prévenir et sanctionner les excès de vitesse.
✅ Le déploiement de la vidéoverbalisation aux grands carrefours et axes accidentogènes, accompagné d’un diagnostic à l’échelle de Lille-Lomme-Hellemmes pour identifier les rues les plus dangereuses.
✅ L’étude de la fermeture temporaire de certaines rues aux voitures lors des soirées à forte affluence, pour protéger les piétons.
✅ Des opérations de contrôle aléatoire de la vitesse sur les axes les plus problématiques, de manière inopinée, de jour comme de nuit, pour répondre à l’urgence et permettre des sanctions immédiates, notamment le retrait de permis en cas d’excès de vitesse grave.
Vidéoverbalisation : pourquoi Lille ne va-t-elle pas au bout ?
Depuis août 2024, les caméras de vidéoprotection de la ville peuvent être utilisées pour verbaliser le stationnement gênant ou la circulation dans les couloirs de bus. Cependant, contrairement à ce qu’alléguait récemment l’adjoint à la sécurité Arnaud Deslandes, elles ne permettent toujours pas de sanctionner les excès de vitesse.
Pourtant, d’autres villes françaises ont déjà mis en place la vidéoverbalisation pour lutter contre les excès de vitesse. Par exemple :
Paris : La capitale utilise la vidéoverbalisation pour sanctionner diverses infractions, y compris les excès de vitesse.
Rouen : Depuis septembre 2024, Rouen expérimente la vidéo-verbalisation pour lutter contre les infractions routières, notamment le non-respect des limitations de vitesse.
Il suffirait d’installer des radars connectés aux caméras et, surtout, de prendre la décision politique de les utiliser à cette fin.
La sécurité routière à Lille ne peut pas se résumer à des annonces ou à des effets de communication. Il est temps d’agir réellement pour protéger les habitants et mettre un terme à l’impunité des chauffards.

Députée du Nord – Conseillère municipale de Lille