Conseil Métropolitain

Lutte contre le protoxyde d’azote

Conseil métropolitain du 27 juin 2025

Merci beaucoup.
Merci Madame la Vice-Présidente Voiturier pour ce vœu très pragmatique, pour lequel Métropole Avenir évidemment votera pour.

Alors on en a vu énormément, et puis ça s’est calmé quand même, ces petites cartouches métalliques au pied des bancs, dans les jardins publics, devant les collèges… Des cartouches de gaz pour faire monter la chantilly.
Exactement, oui, j’y viens : des cartouches de gaz pour faire monter la chantilly… détourné. Un gaz « pour rire », disait-on il y a encore quelques années, pouvait-on entendre il y a quelques années…
Mais non. C’est une drogue.
Une drogue qui ne devrait plus faire rire personne.
Une drogue très bon marché, largement consommée, encore facile à acheter, et ses conséquences sont dramatiques : sur le cerveau, sur les muscles, des effets parfois invisibles, des troubles qui arrivent quelques semaines plus tard, c’est-à-dire parfois sans qu’on fasse le lien… jusqu’aux béquilles, jusqu’au fauteuil roulant à vie.

Alors la France n’est pas restée les bras ballants. Dès 2021, la loi a interdit partout la vente aux mineurs, et même aux adultes dans les lieux de fête.
À Lille, depuis mai, un arrêté municipal interdit totalement l’usage dans l’espace public.
Et surtout, chers collègues, une nouvelle loi interdira dès janvier 2026 toute vente sauf aux professionnels agréés.
Et la loi renforcera aussi la prévention dans les collèges.

Mais pendant ce temps, le crime innove.
Ce ne sont plus seulement des cartouches, mais des tanks : l’équivalent de 600 doses dans une seule grosse cartouche. Deux kilos pour 10 ou 20 euros.
Vegan. Hallal. Aromatisé.
Oui, les réseaux criminels jouent avec les goûts et les couleurs.
Le proto arrive par Internet ou depuis la Belgique.
Donc, comme toujours, il ne nous suffit pas d’interdire, et que la loi avance vers ces interdictions. Il faut aussi faire de la prévention, avec les collégiens surtout.
Et il faut aussi former les éducateurs et les soignants.

Et j’en viens à votre texte de ce soir.

Comme si, effectivement, les effets sur la santé ne suffisaient pas, c’est une drogue qui a un impact environnemental et logistique énorme.
Dans notre centre de tri – ça a été dit – 20 arrêts du centre. Des agents exposés. Plus d’un million d’euros d’impact.
Une charge lourde, ingérable pour la métropole, donc pour tous les contribuables.

Alors là aussi, la réponse est en route.
Une proposition de loi a été adoptée au Sénat en mars. Et hier elle a été portée à l’Assemblée nationale par notre collègue et députée Violette Spillebout.
Cette loi imposera aux producteurs de soutenir le tri, le ramassage, le traitement des cartouches, et de soutenir financièrement les centres de déchets qui subissent explosions et incendies.

Cette loi répondra donc aux demandes 1 et 3 de ce vœu, Madame la Vice-Présidente.

Pour le point 2 – la soupape de sécurité sur les bonbonnes – il faut une contrainte européenne, à l’échelle européenne.
Donc effectivement, lobions et saisissons nos députés européens.
Nous, qui sommes une métropole frontalière, on le sait bien : sans la mobilisation de l’Europe sur ce genre de sujet, on ne règle pas les problèmes.

Enfin, pour la prévention, je tenais quand même à dire ce soir qu’on a de belles ressources ici, en métropole lilloise : avec le CHU, avec l’association Protoside, avec nos stratégies, ou via nos stratégies jeunesse et prévention de la délinquance.

Vous dire que le groupe Métropole Avenir est prêt à travailler avec vous tous : prévention dans les collèges, campagnes ciblées, mutualisation du ramassage.

Ce vœu, ce soir, est donc un très bon point de départ pour un travail intercommunal.

Je vous remercie.