Madame le Maire, Chers collègues,
C’est en préparant ce Conseil avec mon collègue Ali Douffi, commerçant Lillois et très proche de nombreux autres commerçants Lillois, que nous nous sommes étonnés de ne trouver qu’une délibération relative à l’animation commerciale au sein de ce conseil du 9 avril 2021. 920 euros pour l’Union Commerciale Gambetta…. Est-ce là le niveau auquel Lille estime sa considération et son respect pour soutenir nos commerçants Lillois ?
Bien sûr nous voterons cette délibération. Délibération certes importante, pour fêter le centenaire de notre belle rue Gambetta et des Halles, symbole historique de la vitalité commerciale de notre ville. Mais un centenaire qui nous rappelle aussi que beaucoup d’enseignes de notre patrimoine commercial ont disparu depuis quelques années, je pense ici au Bazar de Wazemmes, qui se verra remplacé bientôt par une pharmacie et des cabinets médicaux.
Notre belle rue Gambetta, si sinistrée, même avant la crise sanitaire, et qui arrive quand même à bien résister à la crise sur sa partie alimentaire, n’est finalement qu’une vitrine parmi d’autres de l’abandon évident de la politique commerciale de Lille, alors même que d’autres villes et métropoles s’emparent à bras le corps de ce sujet hautement stratégique pour nos modalités de consommation, notre économie, et notre environnement.
Finalement, nous, anciens élus, nous nous souvenons de ce qu’était au départ le Plan Local d’Action Lillois pour le commerce, créé par Pierre Mauroy et renouvelé 5 fois. Le dernier, voté en 2015, s’est éteint sans bruit fin 2020, sans que personne n’en remarque même la disparition… Les nouveaux élus, comme mon collègue Ali Douffi, n’en constatent finalement que les absences ou les manques, sans jamais avoir connu les avantages qu’il comportait.
Aujourd’hui, mi 2021, en pleine crise sanitaire et économique, je le dis, Lille est orpheline de toute politique commerciale globale et partenariale.
Le PLA lillois, même s’il manquait d’ambition, avait le mérite d’exister pour dynamiser la ville : il était élaboré en concertation avec les Chambres Consulaires (CCI Grand Lille et Chambres de Métiers et de l’Artisanat du Nord) et avec les organisations professionnelles du commerce et de l’artisanat lillois ( Fédération Lilloise du Commerce, de l’Artisanat et des Services – FLCAS – et Groupement des Acteurs Economiques de Lille-centre – GAEL) et avec le soutien de la région.
Il visait à préserver et renforcer le commerce dans les quartiers, et à développer le cœur de ville comme pôle d’excellence commerce. Vous appeliez, Mme le Maire, à son renouvellement lors des Conseils Municipaux de fin 2020, avec des études, mais mi-avril, rien n’est présenté au vote aujourd’hui.
Pourtant, du côté de la MEL, des dispositifs se sont déployés et viennent aider normalement, avec le nouvel appel à projet, les actions des Unions commerciales et groupements, à hauteur de 30% à 60% des dépenses.
Reconnaissez, Mme le Maire, que le lien avec les Unions commerciales lilloises et devenu bien fragile, quand on constate qu’autour de ces aides, aucune communication n’est faite sur le site de la Mairie, qu’elle reçoivent en dernière minute un mail pour les inciter à postuler (le 3 février pour une date limite au 12 février), alors que nos unions souffrent et ont besoin de cet accompagnement financier. Le résultat est là : un seul projet lillois, une subvention de 10%, soit quelques centaines d’euros… tellement loin de la réalité criante.
Quand le Groupe Faire Respirer Lille, en en oct. 20 vous interpellait car nous étions l’une des seules grandes villes à ne pas avoir de managers de centre-ville, vous répondiez « il faut le dire au Gaël il est même financé par le PLA commerce” , “un plan en renégociation” disiez-vous à l’époque.
Alors oui, aujourd’hui Mme le Maire, chers collègues, c’est pour les commerçants de tous les quartiers lillois que nous vous interrogeons : à l’approche d’un déconfinement à organiser et à anticiper, nous avons une Fédération du Commerce et un Gaël en grave crise, une Ficomel ignorée. Les deux premières avaient présenté un projet de fusion fin 2020 avec une demande de subvention de 2 fois 55 000 euros, et au final, délibération retirée, procès entre les associations…. Reconnaissez que la situation est hors de contrôle et que la Ville ne joue plus son rôle d’animateur du commerce Lillois.
Il est plus que temps que Lille se dote d’une réelle stratégie d’attractivité ; cela passe par une ville propre, des quartiers sûrs, des mobilités apaisées, un stationnement favorisé pour le commerce avec des Shops and Go démultipliés, des zones de livraison développées, et un lien fort avec des Unions commerciales écoutées, respectées et accompagnées.
Je vous remercie