Conseil Métropolitain

Conseil MEL : Gens du Voyage, Français itinérants

Il manque sur notre métropole lilloise 500 places pour ces citoyens français, ces nordistes, au mode de vie itinérant pleinement reconnu par la République. Regardons les choses en face. Moins les villes aménagent des aires, et plus les occupations illégales se multiplient. Ce n’est pas qu’une question légale, c’est une question de dignité.

 Messieurs le Président, Monsieur le conseiller délégué aux gens du voyage, chers collègues, 

  • Je parle ce soir devant des Maires, des fonctionnaires, informés et désireux d’avancer sur cette question humaine. Mais qu’évoquent malheureusement, à bcp de ceux qui nous écoutent, ces mots, gens du voyage ? Tensions, dégradations. Que d’incompréhensions. Et on mélange tout. Mais à quoi pensent, eux, les gens du voyage quand ils parlent de nous, les élus de la métropole  ? Au fait que nous ne respectons pas la Loi. 
  • Il manque en effet sur notre métropole 500 places pour ces citoyens français, ces nordistes, au mode de vie itinérant qui a toute sa place ds la République, ces commerçants, ces artisans, ces élagueurs, ouvriers, précaires, juristes, aussi (comme cet homme qui a cartographié les 1500 aires d’accueil de France dont la moitié sont en fait presque invivables comme celle d’Hellemmes tout près d’ici).
  • Disons les choses. Moins les villes aménagent des aires, et plus les occupations illégales se multiplient. Il nous faut trouver des terrains de passage ET aussi, des solutions pour ceux qui par choix ou par dépit se sont sédentarisés. Ne pas réussir ensemble à respecter nos obligations c’est donner l’image d’une métropole inefficace. Et c’’est du petit lait pour les populistes qui simplifient tout, caricaturent et divisent. 
  • Pour respecter la loi ET pour respecter ces habitants, il nous faut une 20aine d’hectares en métropole. Dommage que presque toutes les aires proposées en 2019 à l’occasion de la dernière révision de notre plan d’urbanisme aient été refusées par le Préfet pour des questions (en gros) de nappes phréatiques. 
  • Monsieur Delebarre, nous voulons vous dire que ce n’est pas une charge facile que d’avoir l’aménagement et la gestion des aires pour les gens du voyage car vous n’avez pas le pouvoir d’imposer à vos collègues ces aires qui manquent. Je veux dire aussi que nous comprenons la difficulté des maires qui jonglent entre toutes leurs priorités au quotidien. 
  • C’est bien à nouveau aux communes de jouer, à 21 communes, de « s’y mettre » ou de s’y RE-mettre pour toutes les communes qui avaient fait des propositions d’aire de passage. La MEL à travers ses vice-présidents à l’urbanisme et au logement doit aussi produire des solutions.

Notre groupe Métropole Avenir fait 3 propositions techniques pour dépasser nos difficultés  :

  • Rendre la Commission consultative départementale des gens du voyage plus pertinente pour les maires avec des sous thématiques  (accès à la scolarité, à la santé, aux transports, gestion des déchets), et des réunions par sous-territoires. 
  • Être aux côtés de ceux qui se sont sédentarisés et qui pour certains sont en grande précarité, avec des mesures qui ne dépendent que de nous : à voir par exemple comment leur donner accès au chèque eau, ce coup de pouce de la MEL pour une partie des allocataires du RSA mais pas pour ceux qui vivent en caravane. Car non, cette communauté n’accède pas facilement aux aides. Cf. le défenseur des droits.
  • Valoriser et soutenir les villes qui s’engagent. Les terrains familiaux locatifs et les logements dits adaptés, où l’on peut encore voyager parce que la caravane est complètement intégrée, comptent dans les quotas de logements sociaux de nos villes. Nous estimons que les villes qui proposent des aires de passage – qui, elles, n’entrent pas dans le quota SRU – doivent être valorisées, et particulièrement soutenues en cas d’installations illégales.

Pour que chacun jouisse de ses droits et remplisse ses devoirs, nous avons quelques mois pour nous concerter et trouver ces terrains. Ce n’est pas qu’une question légale, c’est une question de dignité. Merci.