Intervention d’Ingrid Brulant, Conseillère municipale et métropolitaine de Lille
Madame le Maire, chers collègues,
La Ville, via ses missions de police du maire en matière de propreté de l’espace public, assure l’effacement de milliers de tags, c’est exactement l’objet de votre délibération et nous voterons pour.
La ville nettoie les rues, traite les sympathiques animaux du genre rat, bref, les agents de la ville en font beaucoup. Mais on veut toujours mieux plus efficace, on vous challenge, on veut être entendu quand en conseil de quartier on vs dit qu’il manque ça ou là une poubelle publique. On veut pouvoir se dire que oui, ce n’est peut-être pas pire qu’ailleurs, mais Lille est sale. Lille est propre dans les rues cartes postales du Vx Lille qui font notre fierté, Lille est propre et entretenue quand – parce qu’il y a une inauguration d’un banc près d’1 école, 20 agents déboulent juste avant le coup de ciseau du Maire pour tt laver et même remettre des coups de peinture devant les yeux éberlués des parents de l’école du coin. Qu’on puisse se le dire en vérité, sans se disputer au sein de ce conseil, trop souvent, Lille est sale et par endroit mal entrevue.
C’est très facile de blâmer l’action publique, la mairie, pour les problèmes de saleté, de manque d’entretien, d’incivilités. Si l’on peut toujours espérer plus de la Mairie, eh bien chers collègues du conseil municipal, ce soir je vous propose de changer de perspective et de trouver ensemble des moyens d’impliquer les Lillois. Comme l’aurait dit Kennedy : « Ne demande pas ce que Lille peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour Lille ».
La propreté, c’est crucial pour bien vivre en ville. Face à ce défi partagé par toutes les grandes villes, nous savons que la mairie et l’Etat ne peuvent pas tout, la puissance publique, les fonctionnaires et les élus, les associations, même, ne peuvent pas tout. Alors imaginez une ville où chaque habitant se sent investi d’une responsabilité personnelle pour prévenir l’insécurité, pour maintenir la propreté. Un Lille où chacun d’entre nous, en plus de ses droits, reconnait ses devoirs envers la communauté. Être un habitant ça n’est pas être un consommateur de services publics. Nous avons la conviction que beaucoup de Lillois pourraient s’impliquer davantage, si on communiquait plus fort, si on leur en donnait les moyens.
Voici 2 axes que nous voudrions développer :
1- Le 1er axe, c’est la promotion constante, régulière, orchestrée par la ville, de bons gestes et des devoirs de chacun : qui rappelle aux riverains que c’est à eux que revient le nettoyage, le désherbage du morceau de trottoir devant chez eux, qu’on entretient sa façade, qu’on peut signaler, le plus vite possible c’est l’idéal, puisqu’il est prouvé que les problèmes appellent les problèmes, un nouveau tag ? Qu’on rentre ses poubelles… l’éducation civique ça n’est pas qu’à l’école – même s’il est vrai que nos enfants sont d’excellents ambassadeurs – c’est à tout âge et c’est un éternel recommencement : la ville devrait organiser très régulièrement des campagnes de sensibilisation pour diffuser les règles du bien vivre à Lille : réseaux sociaux, affiches, site web les moyens ne manquent pas… Qui se souvient par exemple de votre campagne de pub “La propreté c’est vous, c’est nous !” Seule la répétition fixe la notion.
2èmement, Il faut aussi encourager les signalements : mettre en place des communications et outils pour inciter chaque Lillois à signaler les problèmes de saleté que chacun se sente autorisé, encouragé à le faire, pour dire qu’il n’y a pas de fatalisme face à ce qui parfois pourrit le quotidien. Les signaler, oui, mais à qui, comment ? Et avec quel espoir de réponse ? Dans quel délai ? Voilà ce qui freine les Lillois. Que sont devenus les correspondants propreté ? Quid du dispositif Allo Propreté qui reste trop complexe, méconnu, et pas toujours suivi d’une réponse. Quid de la police du cadre de vie que vous aviez promise en 2020 ? Qui sait qu’il existe un ou une chargé de cadre de vie dans chaque mairie de quartier, et que chaque Lillois peut le ou la solliciter ? Pas grand monde. Démocratisons cela : je peux, simple citoyen, habitant, arrêter de subir et agir. Explorons tout particulièrement l’utilisation des applications mobiles pour faciliter les remontées de terrain, comme l’application déployée à Lomme pour lutter contre les dépôts sauvages.
La saleté de Lille ça n’est pas un problème c’est notre problème. Je précise que ces propositions viennent en complément des actions que peuvent conduire laboratoires (comme à Fives), associations ou collectifs citoyens que nous félicitons et saluons. Ce que nous voulons ici c’est ajouter en mode colibri, le pouvoir de l’action individuelle, ponctuelle peut-être, quotidienne aussi. La propreté, ça marche si tout le monde s’y met.
Je vous remercie,
Ingrid Brulant