Conseil MunicipalLille

Sécurité sur la Place Richebé

Conseil municipal du 28 avril 2025

Question orale – Sécurité                       

M. le Maire ;

Chers collègues ;

Le 9 décembre 2022, M. le maire-adjoint en charge de la sécurité de nos concitoyens déclarait publiquement dans cette enceinte, à deux reprises, « passer quatre fois par jour » Place Richebé.

Il ajoutait « je peux vous dire qu’à l’occasion de ces quatre fois par jour, je n’ai jamais vu de trafic de stup. ni de dealer fréquenter la Place Richebé… A toute heure du jour et parfois de la nuit ».

Avec autorité, M. le maire-adjoint déclarait « avoir un regard beaucoup plus avisé » que le mien, « vraisemblablement. »

Il ajoutait cependant avoir « installé une caméra de vidéo-protection », pour « avoir une vision particulière de cette place ».

J’étais, concluait-il, « totalement à côté de la plaque ».

En matière de plaque, précisément, tout habitant du centre-ville sait désormais que le square Richebé est devenue une plaque tournante du trafic de stupéfiants, que certes la caméra de M. l’adjoint continue de ne pas enregistrer, mais dont l’activité florissante est dûment attestée par les caméras de citoyens vigilants qui passent peut-être moins de quatre fois par jour, mais n’en ont besoin que d’une pour documenter ce que M. le maire-adjoint ne voit pas.

Pourquoi cette cécité, nous l’ignorons. Constater qu’un ancien policier de haut rang confond quatre fois par jour depuis cinq ans un dealer avec une mère de famille poussant un landau pourrait justifier d’une étude universitaire, voire même d’un colloque savant. Il n’en reste pas moins que la drogue circule aux yeux de tous sauf d’un seul, et que vous avez le devoir d’assurer notre sécurité.

Conformément au règlement intérieur de notre conseil, la version écrite de ma question vous a été remise vendredi avant midi ; M. l’adjoint à la sécurité a, depuis lors, traversé dix fois la place en s’assurant qu’il n’y voyait rien et ne manquerait pas de me le confirmer. Je le devine, je le sais, je n’insiste pas.

Il existe cependant dans votre majorité un collègue directement impliqué dans la vie de ce quartier, qu’il connaît sans doute mieux en le traversant peut-être moins ; le Président du Conseil de Quartier, M. Franck Hanoh, qui n’est jamais condescendant. C’est à lui que je m’adresse.

La sécurité du citoyen est un Droit constitutionnel ; c’est aussi l’un des fondements du contrat social : si les citoyens renoncent à la vengeance privée, c’est parce que l’autorité publique les protège. Lorsque le représentant de ladite autorité faillit à sa tache avec pertinacité, le danger existe que le citoyen se sente libéré de toute réserve et recoure à l’auto-défense. Nous avons le devoir démocratique et républicain de prévenir cette dérive en contournant l’obstacle mis par M. l’adjoint à la sécurité.

Je vous sollicite donc, M. le Maire, afin que le Président Hanoh réunisse les commerçants, dont il fut l’adjoint, les membres de son conseil de quartier, les riverains impliqués aussi, pour constater, pour proposer, pour réagir. M. l’adjoint s’était engagé en 2022 à visiter la place en ma compagnie ; il a jugé inopportun de réaliser son annonce ; j’en prends d’autant moins ombrage que je sais le Président Hanoh homme de parole et d’action, et prendrai plaisir à m’associer à cette visite en sa courtoise compagnie.

Dois-je le préciser pour conclure, d’autres quartiers sont concernés, d’autres présidents de conseils de quartier sont investis, d’autres visites gagneraient à être organisées.

Je vous remercie.