Madame le Maire, chers collègues ;
Quelques mots très brefs pour partager mon interrogation : qu’auront pensé Mesdames GINET, DHEE et LAW de l’affiche de l’I.P.P., Institut Pour la Photographie, qui orne les murs de notre ville, à l’occasion de son « week-end d’ouverture » ?
A l’intention de ceux de nos collègues qui n’auraient pas eu à déposer ou rechercher leurs enfants ou petits-enfants dans nos établissements scolaires, ni visité aucun établissement accueillant du public devant lesquels elles sont entre autres lieux apposées, je la décrirai sommairement :
Elle figure une femme (la chanteuse Madonna) peu vêtue en danseuse de cabaret, affalée ivre et endormie contre l’arrête d’un mur, allongée sur une moquette tachée.
Il s’agit d’art, bien entendu, au même titre que l’ « Origine du monde » du peintre Gustave Courbet, que jusqu’alors on n’a pas exposée dans nos abribus.
Rien de pudibond dans mon propos, la liberté artistique devant demeurer entière, dès lors qu’elle enseigne la liberté.
Je sais, croyez-le bien, votre particulière affection pour l’I.P.P., outil culturel de votre ami Xavier Bertrand, et vous devinez en retour la sympathie naturelle que m’inspire François Decoster, vice-président du conseil régional chargé de la culture, membre du MoDem, et donc tout naturellement élu meilleur maire du monde le 13 septembre dernier dans la catégorie « services publics ».
Il n’en reste pas moins que nos amis respectifs sont des hommes, et qu’il faut parfois leur ouvrir les yeux sur de bien fâcheux stéréotypes.
L’art se doit de provoquer, mais aussi d’éduquer. Qu’une femme célèbre figurée ivre-morte soit représentée affalée sur une moquette tachée ne me choque pas, singulièrement s’il s’agit d’illustrer une campagne de lutte contre le fléau et les ravages de l’alcoolisme, qui menace une partie de notre jeunesse.
Lorsqu’il s’agit en revanche d’annoncer, pour reprendre exactement les termes du site de l’IPP, un « week-end festif » d’ouverture, j’aurais je le confesse préféré une figuration plus gratifiante des femmes partageant un moment de bonheur social. Et au-delà de mes préférences personnelles, qui ne sont d’aucun poids face à la liberté d’affichage, la dignité féminine y aurait plus largement gagné dans l’esprit de nos concitoyens.
Je vous remercie.