Madame le maire, chers collègues,
Pendant plus de deux années, la Covid-19 nous a empêché de vivre normalement, et a privé beaucoup de Lilloises et de Lillois de convivialité. Juin 2022, nous en voilà à peine sortis et pourtant la mairie nous interdit d’en balayer les souvenirs moroses. Cette année, la fête de la musique était pourtant l’occasion pour les restaurants et bars de renouer avec leur clientèle ce lien d’enthousiasme et de réjouissance, et pour les clients de retrouver la ville vivante et festive qu’ils avaient connue.
Sans concertation, nous découvrons dans la Voix du Nord, à peine trois semaines avant l’événement, que toute une pratique musicale est interdite. Si le terme « musique amplifiée » pouvait paraître abstrait pour certains, les Lillois ont compris avec ce 21 juin silencieux : il s’agit des micros, des enceintes, des guitares électriques… Il s’agit de ce qui permet à un chanteur de se faire entendre, malgré le brouhaha de centaines de personnes dans les rues.
Cette décision est incompréhensible sur le fond. Grande manifestation populaire gratuite et ouverte à tous les musiciens, amateurs de tous niveaux ou professionnels, la fête de la musique, imaginée par Jack Lang, célèbre la musique vivante et met en valeur l’ampleur et la diversité des pratiques musicales, ainsi que tous les genres musicaux. Elle s’adresse à tous les publics et contribue à familiariser toutes les générations à toutes les expressions musicales.
Si l’organisation de la fête de la musique n’est pas parfaite, notamment au vu des débordements observés lors des précédentes festivités, la musique amplifiée est un faux problème auquel nous aurions pu trouver des solutions.
Si la décision est incompréhensible sur le fond, elle l’est tout autant sur la forme.
Comment la maire de Lille peut-elle imposer pareille décision sans consulter son conseil municipal et ses groupes d’élus ? Une fois de plus, les décisions sont prises arbitrairement.
La culture de l’interdiction poursuit décidément son œuvre au sein de l’équipe du maire de Lille. Pourquoi ? Pour préserver la tranquillité publique (l’équipe municipale expliquant qu’il faut “bien comprendre que les riverains ont parfois un seuil de tolérance au bruit moins élevé qu’avant”) ? Mais alors pourquoi avoir organisé une grande parade pour l’ouverture de Lille3000, largement sonorisée sans avoir le même respect des riverains ?
L’annonce samedi dernier de l’annulation du Bal Pop du Vieux-Lille, démentie ensuite immédiatement, sème le trouble. La mairie sème le flou, au détriment des organisateurs qui travaillent pendant des semaines pour offrir de beaux événements aux Lillois, au détriment des restaurants et bars qui ont besoin de soutien après les deux années qu’ils viennent de traverser.
Pour le week-end de la braderie de Lille, emblématique de notre ville, week-end de fête reconnu par tous – confirmez-vous les informations qui circulent sur les réseaux sociaux ?
La musique amplifiée sera-t-elle autorisée à l’extérieur ?
Jusqu’à quelle heure les terrasses seront-elles ouvertes ?
En tant que jeune Lilloise, une deuxième question me vient lorsque je pense à ces évènements.
Depuis un peu moins d’un an, dans toute la France, nous constatons une hausse des drogues administrées dans les verres pendant les soirées, et une forte hausse des piqûres. Nous sommes tous concernés, directement ou indirectement par ces fléaux. Pour le cas particulièrement préoccupant des piqûres, la Pride de Lille n’y a pas échappé, la fête de la musique non plus.
Nous avons conscience de la difficulté à appréhender et gérer ces situations, mais pour le week-end spécifique de la Braderie de Lille :
Quelles sont les mesures mises en place pour que nos
jeunes puissent profiter de ce week-end en toute sécurité ?
Je vous remercie