Monsieur le Président, chers collègues,
Nous devons prendre acte ce soir du rapport qui concerne la société d’économie mixte qu’on ne présente plus ici, Euratechnologies, détenue en majorité par des actionnaires publics et dont la MEL est l’actionnaire principal.
Cet outil fonctionne donc en partie avec l’argent du contribuable. C’est aussi le cas, dans des proportions très variables pour nos autres sites d’excellence Eurasanté près du CHR, la Plaine Image à Roubaix et Tourcoing, EuraMatérials à Tourcoing, sans oublier Euralimentaire à Lomme. Des lieux, parfois d’anciennes friches, que la MEL investit, des lieux qui hébergent entreprises matures et start-ups, autour d’une même filière. A Euratechnologies, le numérique, à Plaine images les industries culturelles et créatives, etc.
Ces lieux où l’on invente le monde de demain ont été imaginés pour être connectés aux habitants des quartiers où ils sont implantés. Imaginés pour être des vecteurs de fierté et de transformation pour tous les métropolitains de toutes les communes. Et pourtant, dans le dernier rapport d’évaluation de ces sites, est souligné le fait que les sites pourraient s’ouvrir davantage.
S’il y a une cible vers laquelle ces sites pourraient s’ouvrir davantage ce sont les jeunes métropolitains, enfants, collégiens, lycéens, bien avant les études supérieures.
Il faut saluer l’existant, et saluer toutes les équipes engagées. Il y a des partenariats avec certaines filières au lycée. Il y a des initiatives nées d’entrepreneurs ou d’associations comme des ateliers de robotique et de programmation pour les 4 à 12 ans, Euratech’kids, ou les salons Wetech pour découvrir les métiers de demain.
On peut s’en satisfaire, mais il faut surtout soutenir et développer ces initiatives à fort potentiel social : si je reprends l’exemple des ateliers parents enfants proposés aux petits à Euratech, avec un vrai engagement de notre part, une logique partenariale, donc je ne parle pas que d’argent, ce genre d’atelier pourraient faire des petits, s’ouvrir aux plus grands, exister ailleurs, sur d’autres thèmes et dans d’autres sites d’excellence.
Agender tout au long de l’année des visites de collégiens, aider et inciter les entreprises hébergées sur ces sites à accueillir plus de stagiaires de 3è (qui ne sont pas facile à trouver quand on a pas de réseau), voilà d’autres actions qui nous semblent extrêmement positives et qui pourraient passer à l’échelle.
Si je regarde le rapport qui nous est transmis ce soir, la concession de service public (CSP) qui lie la MEL à Euratech précise 7 indicateurs de performance : vous allez retrouver le taux de survie des startups à un an ou leur croissance, leurs levées de fonds. Après en avoir échangé en commission dév. éco, le groupe métropole d’avenir vous propose de faire de l’ouverture à la jeunesse l’un des objectifs des sites d’excellence, avec du soutien et des moyens en face. Car une mission sans moyens, sans plan d’action ni évaluation, n’est pas une mission.
Laissez-moi vous convaincre Mrs les VP à l’économie, au contrôle de gestion, Mme et Mrs les présidents des sites d’excellence qui siégez ici, que l’accueil et l’ouverture aux jeunes peut et doit à l’avenir être ajouté et suivi explicitement dans les contrats de concessions qui nous lient à nos sites d’excellence.
Pourquoi, parce que même si le chômage des jeunes baisse, il n’en demeure pas moins préoccupant chez ceux issus des quartiers sensibles de la métropole, à risque de décrochage scolaire, jamais suffisamment informés du champ des possibles.
Pourquoi ? Parce que les Start-ups peinent à recruter et que d’ici 2030, le marché français du travail pourrait manquer de 1,5 million de talents digitaux, et que les vocations, ça naît tôt. Comment avoir envie de se former à un métier dont on imagine même pas qu’il puisse exister. Qu’on leur donne l’envie, l’envie d’avoir envie. Pousser les portes d’un site d’excellence, aller découvrir ce qui se cache derrière les portes d’Euratech ou même d’Euramaterials, mais c’est trop bien !
Ces sites d’excellence sont des équipements où bcp de ressources publiques sont investies, quel meilleur usage de l’argent du contribuable que de l’investir très en amont, en direction de nos enfants.
Je vous remercie.
Ingrid Brulant