Le 3 décembre 2024
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
« Journée morte » à l’Université de Lille : un soutien opportuniste et bien trop tardif de la Mairie de Lille
Opportunisme
Le Maire de Lille a fait le choix de soutenir aujourd’hui la « Journée Morte » à l’Université de Lille dans le cadre des demandes budgétaires. Quel opportunisme politique et quel soutien tardif ! Les débats budgétaires sont déjà quasiment clos et une motion de censure est désormais à l’ordre du jour.
En tant que parlementaire lilloise et membre du conseil municipal de Lille, j’aurais préféré que, bien avant les débats du PLF 2025, le Maire ait proposé aux parlementaires du Nord, en particulier les lillois, de défendre ensemble les demandes budgétaires de notre Université, tant à l’Assemblée qu’au Sénat et auprès des ministères. Je suis convaincue qu’avec Brigitte Liso, Roger Vicot, Audrey Linkenheld, et les parlementaires de la métropole, nous aurions pu porter un dossier uni et solide pour défendre l’Université de Lille.
C’est en agissant collectivement, loin des querelles politiciennes, que nous ferons rayonner notre ville, notre département et notre région. Un exemple concret de cette mobilisation collective est la réussite, grâce à notre soutien, de l’obtention d’une rallonge budgétaire d’un million d’euros pour l’Institut Pasteur de Lille, avec encore des discussions en cours pour obtenir les deux millions restants.
Un effort budgétaire maîtrisé
En ce qui concerne le budget des universités françaises, le gouvernement a souligné la nécessité d’une révision du système d’allocation des moyens. L’Université de Lille souffre de dotations insuffisantes, une question sur laquelle je suis mobilisée depuis mon élection. Je suis également intervenue suite à l’interpellation du Président de l’Université, auprès du ministre pour soutenir les alertes budgétaires.
Le budget global du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est en légère augmentation pour 2025, mais face à un contexte budgétaire tendu, un effort de 350 millions d’euros a été demandé à tous les établissements d’enseignement supérieur, représentant environ 3% de leur budget cumulé. Cependant, selon les analyses de la Cour des Comptes et du ministère, la majorité des établissements peuvent absorber cet effort, grâce à leurs réserves de trésorerie. Il n’y a donc pas de raison de laisser croire que l’Université de Lille serait incapable de payer ses salaires ou d’accueillir ses étudiants.
L’Université est un véritable moteur d’éducation, d’innovation, de recherche et de développement, et contribue activement aux enjeux de transitions sociales et économiques de notre territoire. Lutter pour une meilleure répartition du budget national en faveur de Lille est légitime et important.
Une revendication inefficace
Le soutien à l’Université de Lille doit être constant, tout au long de l’année, et ne pas se limiter à une journée de protestation. En soutenant une journée morte, le Maire choisit une méthode de revendication inefficace et contre-productive : la fermeture volontaire de l’Université et la rupture du service public de l’enseignement. C’est une forme de protestation qui détourne le droit de grève et politise la situation au lieu de favoriser le dialogue constructif.
Il est temps de soutenir l’Université de Lille de manière responsable et durable, en agissant ensemble et toute l’année, pour le bien de nos étudiants, de notre territoire et de l’avenir de notre région.
Violette SPILLEBOUT
Députée du Nord
Conseillère municipale de Lille, Faire Respirer Lille
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