Ingrid Brulant, Conseillère Municipale Faire Respirer Lille aux côtés de Violette Spillebout, intervient sur le sujet de la Braderie de Lille : “Nous nous sommes saisis de cette délibération pour demander au Maire de Lille de bien vouloir clarifier les scénarios de maintien de la fête foraine mais aussi de la braderie des 5 et 6 septembre sur lesquels elle aurait travaillé. Ce flou était pesant en premier lieu pour les acteurs économiques. Déjà en grande difficulté, ils avaient besoin de se projeter sur le plan organisationnel et financier. Ils ont besoin d’une Maire partenaire, qui les écoute et les associe à la réflexion. Quelques jours après le Conseil Municipal, le Maire et le Préfet ont annoncé l’annulation de la Braderie 2020”.
Conseil Municipal de Lille – Séance du 10 juillet 2020
Intervention de Madame Ingrid Brulan pour le groupe « Faire Respirer Lille »
Madame le Maire, Monsieur l’Adjoint en charge de la Braderie (Mme Aubry, Mr Richir),
Nous prenons acte du fait que vous n’accordez pas non plus de place à notre groupe municipal au sein de l’instance de consultation de la fête foraine d’été. C’est ainsi.
Nous nous saisissons néanmoins de cette délibération pour vous demander de bien vouloir clarifier les scénarios de maintien de la fête foraine mais aussi de la braderie des 5 et 6 septembre sur lesquels vous auriez travaillé. Puisque nous n’aurons pas d’autre conseil municipal avant ces événements. A défaut de concertation publique, nous ne savons rien de vos hypothèses de travail, dans le contexte de crise sanitaire particulièrement complexe et mouvant que nous connaissons.
Commerçants, hôteliers, restaurateurs sont dans le flou, sans parler des Lillois.
Nous avons ici deux problèmes.
Un problème de communication municipale. Les médias locaux titraient en effet encore hier “la braderie aura-t-elle lieu, les professionnels s’impatientent”. Il nous semble, sauf erreur, que votre dernière prise de position publique a été pour dire que vous attendiez la fin de l’état d’urgence sanitaire ce 11 juillet pour communiquer. Pourtant, à lire la page facebook officielle de la braderie gérée par la ville, elle est “pour le moment maintenue”. Ce flou est pesant en premier lieu pour les acteurs économiques. Déjà en grande difficulté, ils ont besoin de se projeter sur le plan organisationnel et financier. Ils ont besoin d’une Maire partenaire, qui les écoute et les associe à la réflexion, pas d’une Maire silencieuse. Quitte à leur dire qu’au final cela ne dépendra peut-être pas d’elle, ce que dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons, serait évidemment entendable.
Au delà de cet enjeu de dialogue, nous regrettons plus encore l’absence de concertation sur les différents scénarios de maintien possibles dans le contexte de la crise toujours en cours.
Nous avons dès le 18 mai, pallié ce silence et dépassé le fatalisme ambiant en faisant plusieurs propositions d’adaptations, nous les avons porté au débat sous la forme d’une consultation digitale, convaincus que s’il était évident que la braderie ne pouvait être maintenue sous la même forme qu’avant, il nous fallait rassurer les acteurs sur le fait que tout serait fait pour collectivement la réinventer.
La consultation citoyenne menée par notre groupe Faire Respirer Lille a été un succès populaire avec près de 800 participants au sondage. Ils ont plebiscité l’idée de stands d’exposants réservée aux habitants Lillois, d’une braderie étalée et élargie qui n’oublie pas les artères commerçantes en dehors du centre, avec un engagement bénévole des lillois pour aider à la sécurisation et au respect des gestes barrière, des regroupements en secteur comme la braderie des vélos ou encore, du Made in Lille, la création de terrasses communes au soutien des restaurateurs et cafetiers, sans oublier le zéro déchet, puisque nous sommes tous d’accord ici pour dire que la transition écologique est une urgence à Lille.
Une urgence qui fait d’ailleurs de l’écologie un enjeu transverse qui n’appartient pas à un adjoint, un service, ou un groupe politique, mais – nous le rappellerons tout au long du mandat – doit nourrir tous les champs d’action de la ville, et donc notre braderie n’y échappe pas, si elle devait être organisée parce que la ville aurait réussi à inventer un format différent, compatible avec l’impératif sanitaire, elle devra aussi être un événement plus écoresponsable.
Chers collègues,
Cette année si particulière, avec cette crise sanitaire et économique terrible, nous invite à changer de méthode, à miser sur les experts du quotidien, ceux qui sont le terrain, à miser vraiment, au delà des incantations, de manière authentique et sincère, sur la transparence de la décision publique et sur l’intelligence collective. Pour la braderie comme pour le reste d’ailleurs.