Notre conseil est appelé à voter ce soir la stratégie lilloise de développement de l’économie sociale et solidaire, cette économie différente, cette économie qui cherche à concilier performance économique et utilité sociétale. Une économie à part entière, qui pèse 10% de la production de richesse annuelle et 14% des emplois privés en France, 12% à Lille.
Ce soir nous saluons tous les acteurs de l’économie sociale et solidaire de Lille, tous ces entrepreneurs, ces associatifs qui s’engagent, qui proposent un autre modèle. Cette économie, c’est tout sauf une sous-économie, une économie de substitution. L’ESS, parce qu’elle mélange performance économique, impact social et transformation écologique nous montre le chemin. A nous de la soutenir et de la promouvoir par tous moyens.
- Nous retrouvons malheureusement dans cette délibération cadre beaucoup d’auto-satisfaction : regardons ce qui se fait ailleurs et nous verrons combien notre ville a du travail pour accompagner plus fort l’ESS. Le bilan dressé par le cabinet que vs avez cité est sur certains aspects assez sévère.
- Il est regrettable de ne voir, dans la documentation qui nous a été soumise, aucun benchmark, aucune inspiration d’autres villes bien plus en avance et audacieuses que Lille sur l’ESS. Allons voir les réussites nationales inspirantes, regardons ce qui se fait depuis des années à Lyon avec Ronalpia, à Narbonne avec INESS, à Nantes avec les Ecossolies…
- Il y a aussi une contradiction entre dire que le dévpt éco n’est pas une compétence de la ville et afficher une stratégie pour l’ESS aussi noble avec des intentions que ns partageons mais les 20 objectifs de cette feuille de route, que nous avons étudiée attentivement, restent bcp trop généraux.
- Pour faire court, parce qu’il est minuit, pour voter avec vous cette feuille de route – nous nous abstiendrons donc ce soir – il nous aurait fallu des objectifs resserrés et chiffrés. Rien sur votre ambition en nombre d’emplois ou d’entreprises créés à l’horizon 2023 ? 2026 ? Pas d’indicateurs, notre collègue vient de le souligner.
- Enfin, c’est une feuille de route presque hors sol que vous nous proposez ce soir, car il n’y a pas un mot sur le contexte post-Covid et de la politique nationale, notamment les dispositifs de secours UrgencESS existants pour aider les petites associations en difficulté.
- 2 propositions pour conclure
1- Mettons le paquet sur le financement : vous écrivez que vous réaliserez une étude sur les outils financiers innovants à activer en tant que municipalité, regardez effectivement les outils innovants de la fondation Break Poverty qui mobilisent des mécènes privés sur des territoires à fort taux de pauvreté, regardons ces villes qui parviennent à mobiliser financement publics, mécènes et investisseurs dits « à impact » partout en France pour réellement faire passer à l’échelle cette économie du bien commun.
2- Nous sommes bien d’accord – on l’a entendu dans la vidéo – pour dire que la ville a un levier extraordinaire pour booster l’ESS : la commande publique. Quel est la part ESS à aujourd’hui ? Quels objectifs pouvons nous nous donner ? Pourquoi ne pas solliciter la plateforme ESS 2024 qui a été créée par la ville de paris pour soutenir la commande publique en faveur de l’ess dans le cadre des JO, pour essaimer la méthode à Lille ?
Je vous remercie.