Conseil métropolitain du 10 février 2023
Monsieur le Président,
Nous devons prendre acte ce soir de ce rapport qui concerne la société d’économie mixte, que l’on ne présente plus ici : Euratechnologies. Détenue en majorité par des actionnaires publics, dont la métropole est l’actionnaire principal, cet outil fonctionne donc en partie avec l’argent du contribuable. C’est aussi le cas, dans des proportions très variables, pour nos autres sites d’excellence : Eurasanté près du CHR, Plaine Images à Roubaix-Tourcoing, Euramatériaux à Tourcoing également, sans oublier Euratech Alimentaire.
Ces lieux, parfois d’anciennes friches que la métropole a investies, hébergent des entreprises matures et des start-up autour d’une même filière : à Euratechnologies, le numérique ; à Plaine Images, l’industrie culturelle et créative, etc.
Ces lieux, où l’on invente le monde de demain, ont été imaginés par nos prédécesseurs pour être connectés aux habitants des quartiers où ils sont implantés. Ils ont été imaginés pour être des vecteurs de fierté et de transformation pour tous les Métropolitains et pour toutes les communes.
Pourtant, dans le dernier rapport d’évaluation de l’ensemble des sites d’excellence, il est souligné que les sites pourraient s’ouvrir davantage. À 22h30, c’est ce dont je voulais vous parler ce soir : s’il y a une cible vers laquelle ces sites pourraient s’ouvrir davantage, ce sont les jeunes Métropolitains, enfants, collégiens, lycéens, bien avant les études supérieures.
Il faut saluer l’existant et saluer toutes les équipes engagées. Il y a des partenariats avec certaines filières au lycée, il y a des initiatives nées d’entrepreneurs ou d’associations, comme des ateliers de robotique et de programmation pour les 4 à 12 ans, Euratech Kids, ou les salons Whitech pour découvrir les métiers de demain. On peut s’en satisfaire, mais il faut surtout soutenir et développer plus fortement ces initiatives à fort potentiel social.
Si je ne reprends que l’exemple des ateliers parents-enfants proposés aux petits à Euratech, avec un vrai engagement de notre part et une logique partenariale, dont je ne parle pas que d’argent, ce genre d’atelier pourrait faire des petits, pourrait s’ouvrir au plus grand nombre, exister ailleurs sur d’autres thèmes et dans d’autres sites d’excellence.
Tout au long de l’année, lors des visites de collégiens, aidons et incitons les entreprises hébergées sur ces sites à accueillir plus de stagiaires de 3e, des stages de 3e qui ne sont pas faciles à trouver quand on n’a pas de réseau. Voilà d’autres actions qui nous semblent extrêmement positives et qui pourraient passer à l’échelle.
Si je regarde, Monsieur le Vice-président Elvis, Président Colin, le rapport qui nous est transmis ce soir, la concession de service public, donc la CSP qui nous lie, nous la Métropole, à Euratech, précise ces indicateurs de performance. Vous allez retrouver naturellement le taux de survie des start-ups à 3 ans, leur croissance, leur levée de fonds.
Après en avoir échangé de manière extrêmement constructive, et je remercie le Vice-président Hazebrouck d’avoir échangé en commission développement économique, le groupe Métropole à venir vous propose de faire de l’ouverture à la jeunesse l’un des objectifs clairs et affichés des sites d’excellence, avec du soutien et des moyens en face. Car une mission sans moyen, sans plan d’action, sans évaluation, ce n’est pas une mission, c’est une incantation.
Laissez-moi vous convaincre, Messieurs les Vice-présidents à l’économie et au contrôle de gestion, Madame Aubry et Messieurs les autres présidents des sites d’excellence qui siégent ici ce soir, que l’accueil et l’ouverture aux jeunes peuvent et doivent, à l’avenir, être ajoutés et suivis explicitement dans les contrats de concession qui nous lient à nos sites d’excellence.
Pourquoi ? Et j’en terminerai bientôt. Parce que, même si le chômage des jeunes baisse, il n’en demeure pas moins préoccupant chez ceux issus des quartiers sensibles de la métropole, à risque de décrochage scolaire, et qui ne sont jamais suffisamment informés du champ des possibles.
Pourquoi ouvrir aux jeunes les sites d’excellence ? Parce que les start-ups peinent à recruter. D’ici 2030, le marché français du travail pourrait manquer de 1,5 million de talents digitaux. Et l’avocation, ça s’active tôt. Comment avoir envie de se former à un métier dont on imagine même pas qu’il puisse exister ? Qu’on leur donne l’envie, l’envie d’avoir envie.
Poussons les portes d’un site d’excellence, découvrons ce qui se cache derrière les portes d’Euratech ou même d’Euramatériaux, mais c’est trop bien.
Ces sites d’excellence sont des équipements où beaucoup de ressources publiques sont investies. Quel meilleur usage de l’argent du contribuable que de l’investir très en amont en direction de nos enfants ?
Je vous remercie.