Intervention Clémentine DUPUY
Alors que certaines collectivités ploient sous une facture énergétique globale parfois multipliée par deux, le gouvernement français a fixé comme objectif de réduire de 10% la consommation énergétique en France d’ici à 2024.
La première Ministre souhaite qu’il y ait un réel élan dans toutes les entreprises, les associations, et par chaque foyer pour prendre part à ces efforts. Les Lillois sont prêts mais nous pouvons les aider.
L’Etat a dédié en 2022 600 Millions d’euros pour accompagner les collectivités pendant la crise inflationniste et énergétique.
Le PLF 2023 prévoit 430 millions d’euros pour les communes, notamment sur les dépenses énergétiques.
FRL PRÔNE DES ACTIONS DANS TOUTE LA VILLE
1/ COMMERCES
Nous souhaitons que la Ville puisse accompagner les commerçants, et les associant et en partageant les bonnes pratiques. Bon exemple de Lillénium qui ne chauffe pas et ne climatise pas, objectifs déjà très bas de consommations. Nous avons visité Westfield Euralille, le centre commercial. De nombreuses mesures sont vertueuses et peuvent être partagées.
Une réflexion sur les illuminations de Noël est également en cours, dixit la Mairie. “Il y aura des illuminations mais on réfléchit à réduire leur durée en les limitant peut-être de la Saint- Nicolas à la Saint-Sylvestre.” > Trés bien que tous nos éclairages soient LEDS, et qu’il y ait réflexion sur le SOLAIRE pour les chalets du marché de Noel.
Nous pourrions pousser l’ensemble des UC à mutualiser et réduire les rues décorées, ou, à choisir des rues pour limiter les éclairages.
2/ ENTREPRISES LILLOISES
Beaucoup d’entreprises travaillent sur leur plan de Sobriété. Un partage de bonnes pratiques serait vertueux : meilleure connaissance des aides de l’Etat pour le soutien aux frais énergétiques, la mobilité (Plan Vélo), stationnements vélos démultipliés (ex Euratechnologies), réduction des espaces chauffés, mutualisation des espaces et coworking, transformation des éclairages… Avec la CCI Grand Lille, nous pourrions organiser une journée d’action commune pour sensibiliser et accompagner.
3/ ASSOCIATIONS ET STRUCTURES PRIVÉES
Pour accompagner aux économies d’énergie, proposer à toutes les assos une équipe d’accompagnement, et recueillir leurs besoins.
De plus, la mairie pourrait proposer à des écoles privées, des universités, des centres de formation, de mutualiser des salles, pour les cours, pour le sport ou autres activités cet hiver, pour baisser les consommations au niveau global de la Ville. Chaque conseil de quartier pourrait travailler sur ce lien et sur un plan d’action territorialisé.
5/ EXEMPLARITÉ DE LA MAIRIE
Depuis un an à Lille, un “plan Climat” dresse la feuille de route de la mairie en termes de planification écologique pour justement mieux consommer. Et il vient d’être complété par un “plan de sobriété énergétique” dont les mesures sont plus “conjoncturelles” que “structurelles“.
> Nous nous en félicitons.
Nous nous félicitons d’un plan ambitieux, qui sait allier sobriété énergétique nécessaire et réalités sociales. Véritable effort, Lille est souvent citée dans les exemples en France. Nous partageons quelques bonnes idées pour aller plus loin :
- ECLAIRAGE
L’une des mesures les plus marquantes est venue de Lille, qui a cessé début septembre d’éclairer les bâtiments publics la nuit, sauf sur la Grand’Place et la place de l’Opéra, ce qui lui permettra, selon la municipalité, d’économiser 170.000 kWh par an.
> Vigilance à la sécurité nocturne le soir dans les secteurs fréquentés. Système de détection de passage envisagé à Lille .
> Où en sommes-nous comme d’autres villes françaises par exemple Nantes ou Marseille le font, du déploiement de l’éclairage LED qui réduit la consommation d’électricité et la facture?
- TÉLÉTRAVAIL
Il est proposé dans votre plan de réduire le télétravail pour ne pas, je cite “faire supporter par les agents le coût de l’énergie”.
Or, nous découvrons dans les plans de sobriété d’autres villes françaises telles que Reims ou Nice, que ces municipalités encouragent justement le télétravail pour limiter la pollution liée aux déplacements des agents. Équilibre à trouver, mais le développement du télétravail doit rester un axe de transformation des pratiques, et être facilité pour les volontaires.
- CHAUFFAGE
Là aussi, Lille a marqué les esprits en annonçant une baisse de température de 2 degrés -20 à 18 – dans deux musées, deux heures de chauffage en moins en fin de journée dans les salles de sport ou encore la chasse aux chauffages d’appoint dans les bureaux de la ville. Les seuls bâtiments municipaux qui ne seront pas impactés par des baisses du thermomètre seront les EPHAD, les crèches et les écoles. Il y aura en revanche un regroupement des centres aérés par quartiers pendant les vacances scolaires dans les écoles les moins énergivores.
Pour les équipements sportifs, on pourrait aller plus loin : À Libourne, le maire Philippe Buisson a carrément décidé « de ne quasiment plus chauffer les gymnases », maintenus à… 10 degrés, sauf pour les douches et les vestiaires.
En Mayenne, le département réfléchit même à imposer une journée « Pull-over », le vendredi ou les jours de pointe de consommation. Idée utile en cas de pic !
- PISCINES
Parmi les équipements municipaux particulièrement énergivores, les piscines, souvent chauffées au gaz, sont souvent considérées comme un poste de dépenses important.
D’autant que le parc est relativement vétuste : « plus de 60% ont plus de 30 ans », relève France urbaine, qui représente les grandes villes. C’est le cas pour nos Piscines, notamment Max Dormoy, très énergivore.
Dans la stratégie de chasse au gaspillage, plusieurs municipalités ont d’ores et déjà prévu de baisser la température de l’eau. C’est le cas de Lille qui va baisser la température de l’air et de l’eau dans les piscines municipales de deux degrés. Nous souhaitons attirer l’attention sur l’apprentissage de la natation en maternelle et les bébés nageurs, à ne pas pénaliser. Garder un bassin chauffé comme à Fives par exemple ?
- Fontaines à vide
Fin août, on nous avait annoncé que la ville ne remettrait pas en eau la fontaine de la Grand-Place. Les raisons invoquées alors étaient les multiples dégradations qu’elle avait subies pendant l’été et l’alerte sècheresse sur la région. Une troisième raison vient de s’y ajouter : la fontaine étant aussi une grosse consommatrice d’eau et d’énergie, elle restera à sec pour le moment. Idem pour le Serpent à Wazemmes.
Si cette mesure est louable en période de crise comme nous le sommes actuellement, elle pose le questionnement durable à avoir sur l’Eau dans la ville.
Pour conclure, ma collègue Violette Spillebout était intervenue au CM de décembre 2021 sur le déploiement du Solaire à Lille. Elle vous proposait plusieurs actions concrètes, afin de multiplier par 3 en 7 ans le solaire photovoltaïque dans notre ville. Où en est-on ?
ð L’utilisation des Friches : la Ville pourrait programmer un travail de fond, avec l’EPF par exemple, pour concilier friches et solaire. La commune d’Oxelaere l’a fait avec moins de 500 habitants sur une de leur friche
ð L’obligation d’installation sur les entrepôts hangars parkings : La Ville pourrait déjà recenser son patrimoine, ses délégataires, les acteurs économiques à mobiliser.