Monsieur le président,
Privés de petits boulots, de sport, de voyages, réduits à une vie sociale minimaliste, lourdement affectés psychologiquement … je m’arrête là : les étudiants se prennent la crise sanitaire en pleine figure. Vendredi dernier, vous avez fait cette belle annonce sur les réseaux sociaux, un remboursement sous condition de leurs abonnements de transports de novembre à mars. Lors de réunions récentes, il avait pourtant été dit aux élus que rembourser n’était pas possible. Nous sommes heureux que des solutions aient été trouvées.
En indiquant un remboursement limité aux jeunes « qui n’ont pas utilisé leur forfait sur la période concernée » ou alors pas plus de quelques fois comme cela a été rectifié ce soir, cette annonce ne donne pas encore une visibilité suffisante aux étudiants, reconnaissons-le, il n’y a pas lieu de s’enerver ou de faire des effets de manche. J’entends bien le besoin de quelques jours encore pour travailler à ce dossier complexe, couteux, avec le concessionnaire… Monsieur le président, nous espérons que ceux qui travaillent intensément à cette question, sauront dépasser le cadre comptable et opter pour une approche généreuse.
Pour nous il n’est pas question d’ouvrir ce soir le dossier stratégique de la gratuité durable, cela viendra en son temps, nous sommes là pour parler du Covid et de la situation absolument exceptionnelle que subissent – pour faire simple – ceux qui ont 20 ans en 2021 mérite mieux que le spectacle de la politique politicienne que j’observe ce soir !
Notre temps de parole ns allons l’utiliser à vous proposer d’autres moyens d’actions. Élargissons de toute urgence notre aide aux étudiants, notre conseil ce soir ne peut pas n’y passer que qelques instants. Nous sommes prêts à participer à toute initiative ou groupe de travail que vous accepteriez d’ouvrir.
Ce remboursement bienvenu sera une respiration budgétaire pour les jeunes concernés, mais nous aurions tort de nous y limiter. Ce que nous devons chercher à faire, c’est de faciliter la vie, et ça commence par faciliter leurs déplacements. Simplifier leurs mobilités, c’est aussi soutenir le peu de moments de rencontres qu’ils ont, une seule journée de cours en présentiel, pour bcp, et lutter contre leur très gros souci, l’isolement, qui arrive juste après les galères financières.
5 autres pistes, déjà, au moins.
- A la base de la pyramide des besoins, il y a “se nourrir”. Les repas à 1€ en click and collect, ça fonctionne mais des initiatives complémentaires voient le jour pour aider les jeunes à remplir leurs frigos, apportons notre soutien à ces initiatives. La Croix Rouge, les Restos du Coeur, toutes les assos sont débordées de jeunes, et de nouvelles se créent, comme Student Eat, tellement le besoin d’aide alimentaire est fort et urgent.
- Les entreprises diminuent les durées de stage pour faciliter les accès, les organisations patronales se bougent en ce sens, si les jeunes ont la chance d’en trouver un dans le marasme actuel, ce ne sera pas forcément un stage de + de 2 mois, durée minimale pour être indemnisé. Et si nous aidions, incitions les entreprises à mieux indemniser ces stagiaires et à prendre un engagement généreux et solidaire, au-delà des règles habituelles ?
- Des étudiants décrochent. Apportons notre soutien à l’initiative exemplaire “Call and Care”, lancé au Comité Grand Lille de 5 février. Belle occasion de favoriser le rapprochement entre des jeunes qui n’y croient plus et des salariés des entreprises du territoire. 7 fondations qui s’associent et lancent une plateforme expérimentale pour lutter contre le décrochage, c’est assez extraordinaire.
- La MEL est terre d’accueil, certes. Mais il y a aussi des étudiants esseulés étrangers, leur faire connaître malgré tout leur nouvel environnement, les accompagner, voilà aussi une cause à soutenir. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail du CROUS de notre Métropole, et des associations qui sont très proches d’eux.
- Nous pourrions aussi parler des solutions pour leur faciliter l’accès au sport : il y a urgence sportive chez les jeunes ! Selon l’OMS, 80 % des jeunes ne pratiquent pas suffisamment de sport. La France est au 110e rang mondial. Mais qu’est-ce que ça va être après cette crise ? Écrans, réseaux sociaux, …les jeunes sont cloîtrés des week-ends entiers. Le sport, c’est la santé, c’est majeur pour garder le moral et l’estime de soi.
Vous l’aurez compris, c’est donc à une mobilisation générale pour les étudiants de la métropole, que le groupe METROPOLE AVENIR vous invite. Les jeunes voila une grande cause métropolitaine.
Ingrid Brulant-Fortin