CommuniquéConseil Municipal

Gaspillage alimentaire dans nos cantines !

Madame le maire, Madame l’adjointe à la restauration scolaire,

Dans les cantines scolaires, en France, on jette en moyenne 120 grammes par jeune, par repas. C’est pire encore ds le secteur de la santé, à l’hôpital, 170 grammes par repas. A la maison, on jète en moyenne 29 kg par personne par an selon l’ADEME. Le gaspillage alimentaire c’est 3% de nos émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées.

Sous la présidence Macron, la loi Économie circulaire de 2020 a si je puis dire sifflé la fin de la récré : la restauration collective est désormais tenue de réduire son gaspillage de 50 % d’ici 2025 (comparé au niveau de 2015). C’est ainsi que Lille, qui produit à sa cuisine centrale 15000 repas / j. a l’obligation d’organiser le don des repas aux associations, ceux qui pour diverses raisons (comme une grève) n’ont pas pu être livrés dans les 40 cantines scolaires de la ville. Et on est évidemment d’accord pour ces dons à la croix Rouge que nous votons ce soir. Mais il faut chercher à réduire aussi le gaspillage une fois les repas dispatchers dans les 40 restaurants scolaires pour y être réchauffés et servis. Donc, dans les assiettes des enfants.

  • Bien sûr nous nous félicitons du dispositif Grande faim/Petite faim qui existe déjà ici (l’enfant choisit entre une grande ou une petite portion) mais des villes vont plus loin. A la faveur de cette loi économie circulaire, il existe plein d’initiatives et d’outils pour réduire le gaspillage à la cantine. Notre groupe FRL vs appelle à une grande opération “manger mieux gaspiller moins” à la rentrée prochaine.
  • Aller + loin c’est bannir  les entrées en portions individuelles pour privilégier le libre-service qui laissent libre choix de la dose. Ne pas saucer systématiquement les assiettes. 
  • Il faut aussi faire émerger des propositions d’amélioration par les élèves eux-mêmes. Sensibiliser et former des petits groupes qui se chargent ensuite d’en parler autour d’eux, qui fabriquent des affiches et des slogans pour les copains et les copines, qui font des pesées de déchets, les exposent sur une table de la cantine, voilà une animation visuelle qui marche. La ville de Férin par exemple équipe toutes ses cantines de balances pour peser les déchets avec les enfants. Des villes organisent expositions, projections, quizz. Je pense à la ville de Poissy qui a mis en place des ateliers anti-gaspi. 
  • Ce qui marche aussi c’est de renforcer le dialogue auprès des parents, de communiquer les fiches produits, d’inviter des parents à la commission des menus.

Dans les établissements engagés, ferme volonté politique, méthode, implication de tout le monde, enfants, parents, professionnels, fournisseurs, on arrive à réduire de 50%. 

  • … Ce qui dégage des marges de manœuvre financières bien utiles pour s’approvisionner + local et plus de bio, et donc de réduire encore le gaspillage puisque les repas ont plus de goût.
  • Il est possible de viser 20g seulement de déchets par élève, chiffre quasiment incompressible. Et puis, les déchets alimentaires inévitables deviennent ou du compost, ou du gaz vert pour le réseau GRDF. C’est le cas en métropole nantaise.
  • Dernier point, il est évident que contre le gaspillage et contre le ventre qui gargouille de faim l’après-midi, le plaisir à manger, autrement dit le goût, c’est primordial. Le souci c’est qu’au-delà de 3000 repas produits dans la même unité, on sait qu’il est difficile de faire très bon. Il est prouvé qu’une cuisine sur place plutôt qu’un service de livraison permet de réduire de 10% le gaspillage.  A Lille ce n’est pas le choix que vs avez fait en décidant en 2017 de batir une cuisine centrale dont les 15 000 repas sont ensuite dispatchés. Mais il est possible de progresser sur le goût. Des classes sont parfois associées à la confection des menus, c’est une bonne chose, mais c’est à l’ensemble des petits écoliers qu’il serait bon de temps en temps de demander leur avis.

Sans attendre, et dès la rentrée prochaine, nous proposons 

1- Des questionnaires de satisfaction à destination des élèves pour les interroger sur l’appréciation générale du repas et de chaque aliment

2- L’installation de solutions de compostage mais aussi de méthanisation pour transformer les restes en biométhane dans les 40 restaurants scolaires. En France 70% des biodéchets sont encore aujourd’hui enfouis ou incinérés alors qu’ils peuvent être valorisés. Des solutions existent, des entreprises de l’économie sociale et solidaire sont prêtes à s’engager. 

2 actes forts pour lancer dès septembre un mouvement de fond “Manger mieux, gaspiller moins”.


Merci